Après l’Union européenne, c’est donc au tour de l’Australie de se pencher sur la question de la rétention des données de navigation. En effet, le bureau du procureur général australien a récemment confirmé à ZDNet Australie qu’un processus de réflexion a été mis en marche avec les fournisseurs d’accès du pays, afin de préparer une révision du régime actuel.
À l’heure actuelle, les opérateurs australiens n’ont effectivement pas l’obligation de conserver les historiques de navigation de leurs clients. Pour en avoir l’autorisation, il faut absolument avoir le feu vert de l’autorité judiciaire. C’est dans ce seul cas de figure que les FAI peuvent commencer à enregistrer l’activité d’un internaute.
Une pratique que le gouvernement veut manifestement revoir, puisque le sujet a été posé sur la table des fournisseurs d’accès à Internet. Et si les discussions ont à peine commencé, le gouvernement sait exactement dans quelle direction il veut avancer.
Selon nos confrères australiens, les autorités souhaiteraient calquer dans les grandes lignes une directive européenne adoptée en 2006 sur la rétention des données. Intitulée 2006/24/CE, celle-ci porte « sur la conservation de données générées ou traitées dans le cadre de la fourniture de services de communications électroniques accessibles au public ou de réseaux publics de communications« .
De ce fait, la directive européenne impose aux Etats membres de conserver certaines données pendant une période minimale de six mois, et au maximum de deux ans. Toutefois, le sujet continue de diviser en Europe. Si le groupe de travail Article 29 sur la protection des données ne s’oppose pas fondamentalement à la rétention des données, il souhaiterait voir ce délai être réduit au minimum. Or dans le même temps certains parlementaires européens aimeraient rallonger cette période au nom de la lutte contre la pédo-pornographie.
Mais si l’Europe a été une muse inattendue pour les autorités australiennes, ces dernières sont désormais bien plus ambitieuses. En effet, ce n’est pas un délai de conservation de deux ans dont il est question ici, mais de dix ans. Et le champ d’application serait plus large, allant de l’historique de navigation au trafic mail (émetteur, récepteur, date d’envoi et date de réception).
De façon plus générale, l’Australie s’est lancée depuis quelques années dans une fuite en avant en matière de contrôle d’Internet. Non content de s’inspirer de régimes autoritaires pour justifier sa politique, le pays n’a pas hésité à dresser des listes noires de sites, à censurer certains jeux vidéo ou encore à filtrer certains contenus très particuliers.
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