Ce n’est pas une surprise, les contenus pornographiques occupent une large place sur Internet. Récemment, une société a tenté de mesurer le pourcentage des pages web liés à des contenus pornographiques. À en croire ses conclusions, le résultat est sans appel. Mais celle-ci a tout intérêt à présenter un chiffre élevé, dans la mesure où son coeur de métier est justement le filtrage des contenus.

La pornographie est-elle omniprésente sur le web ? À en croire la dernière étude menée par Optenet, une société spécialisée dans la sécurité informatique, c’est le cas, ou presque : les contenus pornographiques occuperaient près de 37 % du total des pages web.

Pour établir un tel pourcentage, Optenet s’est appuyé sur un échantillon représentatif d’environ 4 millions d’URL. Et la situation ne va pas aller en s’arrangeant, à en croire les conclusions de l’entreprise. En effet, le nombre de pages proposant des contenus pour adultes serait en constante augmentation. Ainsi, entre 2009 et 2010, le nombre de pages aurait augmenté de 17 %.

Interrogée par THINQ, la directrice des projets liés à la protection de l’enfance chez Optenet a expliqué : « lorsque vous considérez que plus d’un tiers du contenu d’Internet est dédié à la pornographie, tout en prenant en compte avec quelle facilité les jeunes surfent sur le web, il est devenu impératif que les adultes prennent leurs responsabilités pour gérer la sécurité du poste informatique« .

Une remarque qui, a priori, est pleine de bon sens. Si tout le monde est bien conscient que la pornographie occupe une place importante sur le web, personne ne souhaite que des enfants puissent accéder à de pareils contenus. Pour autant, l’étude menée par Optenet nous parait sensiblement biaisée.

En effet, celle-ci se présente sur son site web comme « une entreprise de sécurité informatique intégrale« , « reconnue mondialement pour sa technologie de filtrage de contenu sur Internet« . Se présentant comme un « leader en solutions intégrales de sécurité pour les fournisseurs de services sécurités (fournisseurs de Service Internet et télécommunications mobiles)« , il va sans dire qu’Optenet avait tout intérêt à ce que les conclusions de son étude aille dans son sens.

Curieusement, les chiffres présentés sur la page « domicile » ne sont pas tout à fait les mêmes. Alors que l’étude évoquée par THINQ affirme que près de 37 % des contenus web sont liés à la pornographie, Optenet présente un chiffre de 41,34 %. Une curieuse différence. Mais quel que soit le chiffre avancé, il reste suffisamment élevé pour inciter les internautes à s’intéresser aux solutions proposées par Optenet.

« Selon un rapport d’Optenet, actuellement, 41,34% des contenus hébergés sur le Web est à caractère pornographique. D’autres contenus controversés sont ceux qui ont trait à la drogue, la violence ou ceux faisant l’apologie de maladies sensibles comme l’anorexie ou la boulimie« . Un tableau bien sombre qui n’est pas sans rappeler la vision de Frédéric Lefebvre qui appelait il y a quelques mois à une réglementation du web par le CSA.

Dans ces conditions, difficile d’épouser aveuglément les conclusions d’Optenet en matière de contenus pornographiques sur Internet. S’il n’est pas question ici de réfuter l’existence des sites web pour adultes, ce n’est pas pour autant qu’il faut grossir le trait plus que de raison, surtout lorsque les chiffres se contredisent.

On notera pour finir le commentaire guère encourageant d’Ana Luisa Rotta sur les jeux vidéo en ligne. « Il y a une tendance à la hausse dans les jeux de rôle en ligne visant à encourager un comportement négatif, en récompensant les activités violentes et brutales« .

Une affirmation qui va à l’encontre de plusieurs récentes études scientifiques montrant que les jeux vidéo – même violents – n’ont aucune incidence concrète sur le comportement des joueurs, qu’ils soient adolescents ou adultes. Au contraire, dans certaines situations, certains jeux ont des vertus thérapeutiques et sociales certaines.

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