La suite du second quinquennat d’Emmanuel Macron pourrait être marquée par une régulation plus importante de l’accès des enfants aux écrans. C’est la perspective envisagée par le président de la République durant sa conférence de presse le mardi 16 janvier 2024. Des annonces pourraient être faites au printemps.
« L’usage des écrans, ça commence très jeune. Quand je regarde les chiffres, on a des enfants de deux ans qui passent plusieurs heures par jour devant les écrans », a relevé le chef de l’État. « Beaucoup de nos adolescents ont accès au savoir, à l’information, à l’actualité, uniquement par les écrans », a-t-il poursuivi.
Emmanuel Macron a souligné que plusieurs mesures ont été prises pour juguler cette exposition significative depuis le début de son premier mandat. L’interdiction des smartphones à l’école et au collège, le contrôle parental (notamment pour juguler l’accès à la pornographie) ou bien la vérification de l’âge avec, à la clé, le blocage de sites X.
Des conclusions attendues en mars, des actions ensuite ?
Des actions possiblement insuffisantes, à en croire le chef de l’État. Or, cette exposition notable aux écrans est suspectée d’avoir deux impacts. Le premier est d’ordre cognitif et sensoriel. Le second porte sur le rapport à la vérité et au mensonge. « Ce n’est pas un avis politique », a-t-il insisté devant les journalistes présents à l’Élysée.
Le président de la République n’est pas attardé sur le premier désordre. Il a en revanche pointé du doigt les conséquences du deuxième problème sur les jeunes générations, en particulier leur faculté à distinguer le vrai du faux dans ce raz de marée d’images, de médias, de sources et de réseaux sociaux.
« Ça donne aussi un rapport à la vérité et à la contre-vérité qui a un vrai impact sur nos enfants », selon M. Macron, qui a relevé que la génération actuelle n’est déjà pas vraiment imperméable à la désinformation, comme l’a montré la crise du coronavirus. En creux, il a laissé entendre que la génération d’après pourrait être encore plus vulnérable.
Or, a poursuivi le président de la République, « c’est très important pour la solidité de nos démocraties. Si on a des enfants qui ont un rapport à la vérité mal bâti, bonjour la génération des complotistes », a-t-il lâché. Il pourrait donc y avoir davantage d’interdictions et de restrictions dans les mois et les années à venir.
Cette perspective n’est toutefois pas entièrement assurée. Elle dépend avant tout des conclusions d’une commission spécialement mise en place sur ce thème, composée notamment de sociologues et de thérapeutes, pour « établir un consensus scientifique ». Celles-ci doivent être rendues à la fin du mois de mars 2024.
C’est en fonction des travaux de cette commission que des actions seront décidées ou non sur la régulation accrue de l’usage des écrans chez les jeunes — un sujet qui revient régulièrement, y compris au Parlement. On ignore à ce stade si elle pourrait concerner le contenu, l’âge ou encore l’accès à des plateformes.
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