C’est un entraînement de grande ampleur pour le système FR-Alert qui est prévu le 19 janvier. Dans le sud de la France, un SMS sera envoyé à des centaines de milliers de personnes pour leur signaler une alerte au tsunami, heureusement fictive. Il s’agit de tester le système et rappeler que la mer Méditerranée est exposée à ce risque.

L’île de La Réunion a été touchée par le cyclone Belal le 15 janvier, causant le déclenchement d’une alerte violette. Dans la journée du 19 janvier, ce sera un tsunami qui déferlera dans le sud de la France, le long de la côte méditerranéenne. Mais heureusement, il s’agira cette fois d’un exercice. Aucun raz de marée n’aura lieu en métropole.

Un tsunami en Méditerranée, une mer qui semble d’ordinaire calme ? Cela paraît contre-intuitif, mais c’est un risque bien réel : la zone est traversée notamment par une faille entre deux plaques tectoniques (arabique et eurasienne). Il y a aussi des volcans dont l’éruption pourrait déclencher ce raz de marée.

D’après Radio France, l’ONU estime à 100 % la probabilité à ce qu’un tsunami violent frappe les côtes méditerranéennes d’ici à 30 ans — donc avant 2060. Il existe d’ailleurs un évènement relativement récent qui démontre l’exposition de la côte à ce péril. En 1979, la ville de Nice avait été frappée par des vagues d’une rare intensité.

Une alerte pour tout le sud de la France

Un nouveau test du système FR-Alert est donc planifié le vendredi 19 janvier dans le sud du pays, a déclaré la préfecture des Alpes-Maritimes. Cet exercice se déroulera dans la matinée, de 10h à 10h30, et concernera tous les propriétaires d’un téléphone se trouvant dans neuf départements ciblés. Ils recevront tous un message par SMS.

L’essai concerne les départements suivants : les Pyrénées-Orientales, l’Aude, l’Hérault, le Gard, les Bouches-du-Rhône, le Var, les Alpes-Maritimes, la Haute-Corse et la Corse-du-Sud. Ces départements regroupent près de 7,2 millions de personnes, selon les données démographiques disponibles.

alerte préfecture
Les explications de la préfecture. // Source : Préfet des Alpes-Maritimes

Cependant, précise la préfecture, ce sont surtout les zones exposées au risque tsunami qui seront concernées : les plages, les ports, les zones habitées proches de la mer. Les Françaises et Français qui se trouvent plus loin dans les terres ne devraient rien recevoir. Ce sera en tout cas l’occasion d’une opération de sensibilisation.

Si vous vous trouvez dans l’un de ces départements et que vous recevez le texto, sachez que vous n’avez rien à faire. « Aucune action particulière n’est attendue de la part de la population lors de la réception du message FR-Alert », tient à rassurer la préfecture. Il n’y aura pas non plus de moyens déployés sur le terrain.

Les services de l’État invitent également au civisme : il est demandé de ne pas appeler inutilement les services de secours ou les standards des mairies ou des préfectures. Il convient aussi de s’abstenir de relayer « de fausses rumeurs ou de fausses informations sur les réseaux sociaux » susceptibles de surgir durant la séquence.

« En fonction de la marque du mobile, de l’opérateur et de l’endroit dans lequel les populations se trouveront au moment de l’envoi de l’alerte, des délais de réception différents des notifications pourront être constatés », ajoutent les services préfectoraux. Un questionnaire de retour d’expérience est prévu.

Envoyer une alerte sur des téléphones dans une zone précise

Ce n’est pas la première fois que ce type d’exercice est mené. À l’automne 2023, un essai similaire a eu lieu en Loire-Atlantique. Là encore, les locaux n’avaient rien de particulier à faire. Le SMS est d’ailleurs rédigé de façon à insister sur le caractère fictif de l’alerte. C’est un entraînement et il n’y a aucun danger pour la population.

D’autres essais du dispositif FR-Alert ont eu lieu depuis sa mise en place en 2020 et la catastrophe de l’usine Lubrizol, mais c’est en 2023 que son premier usage opérationnel a été constaté. Il s’agissait de prévenir les habitants de l’est de la France d’un épisode orageux intense au cœur de l’été.

Le dispositif FR-Alert repose sur la technologie Cell Broadcast, qui offre la possibilité d’envoyer une alerte à tous les téléphones situés dans un même périmètre. Cela permet de déployer une notification d’urgence dans une zone bien ciblée, lorsqu’un grave danger survient : catastrophe naturelle, attentat terroriste, accident industriel, etc.

Une notification envoyée par Cell Broadcast a l’avantage de forcer un signal sonore spécifique sur le téléphone, même si celui-ci est en silencieux. Cela ne fonctionne pas en revanche s’il est éteint ou en mode avion. Cela a aussi l’avantage de fonctionner avec des portables basiques, et pas uniquement des smartphones, sans recourir à une application dédiée.

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