Le syndicat des éditeurs de jeux vidéo indique que la collecte de 25.000 adresses IP par jour pour 100 titres surveiller coûtera plus de 400.000 euros par an. Or l’industrie musicale prévoit 10.000 titres surveillés, et 50.000 adresses IP collectées quotidiennement.

Combien de temps les ayants droit accepteront-ils de payer la note de la recherche des pirates sur les réseaux P2P ? On l’oublie trop souvent, mais ça n’est pas la Haute Autorité pour la diffusion des œuvres et la protection des droits sur Internet (Hadopi), donc pas le contribuable, qui prend en charge la recherche des adresses IP sur les réseaux d’échanges de fichiers. Ce sont les sociétés d’ayants droit, nécessairement mues par une volonté de retour sur investissement, qui auront à régler la note. Or celle-ci sera extrêmement élevée, pour un résultat encore très incertain.

Ainsi dans L’Express, Emmanuel Paquette nous apprend que le Syndicat des Editeurs de Logiciels de Loisirs a réuni cette semaine ses membres les plus éminents tels que Microsoft, Sony ou Nintendo, pour choisir leur chasseur de pirates. Soit le nantais Trident Media Guard (TMG), déjà choisi par l’industrie du disque et du cinéma. Soit la société américaine DetectNet. Ils ont finalement choisi de ne pas choisir – jusqu’à une prochaine délibération le 13 juillet, en réalisant que la collecte des adresses IP risquait de leur coûter beaucoup plus qu’elle ne leur rapporterait. Lundi en conférence de presse, la présidente de l’Hadopi a en effet bien fait comprendre aux ayants droit qu’il n’était pas question d’envoyer massivement des messages d’avertissement.

Or, « pour surveiller 100 titres et collecter 25 000 adresses par jour, la facture s’élève à 35 000 euros par mois, soit 420 000 euros par an. C’est beaucoup et on veut être certain que l’Hadopi traitera ensuite toutes les demandes« , explique au journaliste le délégué général du SELL, Jean-Claude Larue.

Or pour l’industrie du disque, ça ne sont pas 100 titres qui seront surveillés…. mais 10.000 titres. Et 50.000 adresses IP collectées par jour sont annoncées. On imagine la note beaucoup plus salée encore.

« Les ayants droit font ce qu’ils veulent et nous n’avons pas à entrer dans leur politique. Ensuite, nous faisons ce que nous voulons« , prévenait lundi la présidente de la Commission de protection des droits de l’Hadopi en conférence de presse, Mireille Imbert-Quaretta. Elle était plus nuancée lors de son audition par l’Assemblée Nationale, la semaine dernière. « Nous ne traiterons pas 50 000 saisines par jour, mais peut-être pourrons-nous le faire in fine, au moins pour le premier mail. Rien ne nous limite cependant à l’envoi de ces premiers mails. Tout cela va être défini par la CPD, sachant que ne traiter qu’une partie des plaintes n’est pas non plus un objectif…« .

Si l’on déchiffre, les ayants droit pourraient acheter très chers l’envoi des premiers mails, soutenus par une grande campagne de communication pour faire peur à la population. Puis largement baisser le pied ensuite.

TMG avait réalisé un chiffre d’affaires de 33.000 euros en 2004. Il a constamment progressé jusqu’à atteindre 866.000 euros en 2007. Depuis, la société nantaise ne publie plus ses bilans, malgré l’obligation légale de le faire.

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