La cour d’appel de Paris a confirmé mercredi le jugement prononcé à l’encontre du « cyberdjihadiste » tunisien Nabil Amdouni, qui avait été condamné l’an dernier à huit ans de prison et à une interdiction de sortie du territoire. Il était l’administrateur d’un forum de coordination d’actions terroristes réalisées pour le compte d’Al-Qaïda, aujourd’hui fermé.
« Arrêté en juillet 2012, Nabil Amdouni (40 ans, marié en 2005 avec une Française d’origine algérienne et père de 2 enfants) a fui clandestinement la Tunisie sous Ben Ali, en 2002, vers Malte puis l’Italie et la France. Après un séjour à Paris, il a atterri à Toulon où il a travaillé au noir dans la restauration. Ayant obtenu sa carte de résidence, il a travaillé comme maçon avant de se convertir à l’informatique et, sous le pseudonyme d’Abou Ayman, il a géré le site Shomouk Al-islam (Fierté de l’islam), classé par les États-Unis dans le top 10 des forums jihadistes qui réunissait 11.700 membres », rappelle le site tunisien Kapitalis.
Lors de la condamnation en première instance, le Huffington Post Maghreb expliquait qu’Ambdouni a « créé ce site, hébergé sur un serveur en Malaisie, en juin 2007, après avoir gravi les échelons (simple membre, modérateur puis administrateur) d’un autre site web jihadiste ».
Administrateur, mais pas que
En audience d’appel, relatée à l’époque par Rue89, le tribunal s’est très logiquement attardé sur le fonctionnement du forum, dont les messages privés étaient chiffrés, « grâce à son système de messagerie privée cryptée (le logiciel Moudjahidines secrets d’Al Qaeda) ». Le forum permettait aux différents groupes de communiquer, entre eux ou vers l’extérieur, de préparer des actions depuis la préparation financière et logistique jusqu’aux modalités opérationnelles, et offrait un espace de propagande pour le recrutement de nouveaux membres. Le chiffrement avait été cassé par les services de l’état.
Affirmant avoir beaucoup évolué depuis, le condamné avait reconnu devant la cour d’appel de Paris qu’il n’avait pas seulement administré le site en cause, mais aussi aidé deux jeunes à partir au Yémen, avoir transféré de l’argent à l’organisation Fatah al-islam, avoir envoyé à Al Qaïda des informations sensibles sur des infrastructures en France, ou avoir lui-même envisagé le djihad en Afghanistan.
Nabil Amdouni avait été interpellé à Toulon en juillet 2012, à la suite d’une information judiciaire ouverte un an plus tôt, pour « association de malfaiteurs en vue de préparer des actes de terrorisme et financement d’une entreprise terroriste ».
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