Pour soutenir sa croissance, Delta Drone mise sur un durcissement de la législation, qui permettrait notamment d’assurer une traçabilité de tous les vols.

Relativement libérale en France la réglementation sur les drones civils va-t-elle évoluer au point d’interdire tout vol qui ne puisse être traqué, et tracé jusqu’à son propriétaire ? C’est le pari que fait la société française Delta Drone, rapporté par l’AFP. Le groupe spécialisé dans les drones à usage professionnel organisait mercredi à Lyon une conférence de presse, dans laquelle son PDG Christian Viguie a expliqué que sa stratégie se fondait sur un durcissement de la réglementation.

Donnant du grain à moudre à ceux qui seraient tentés d’y voir un complot, M. Viguie est même revenu sur les survols de centrales nucléaires ou les prétendues collisions dangereuses évitées de justesse avec des avions, pour dire qu’ « à travers les informations distillées par les pouvoirs publics, on est en train de préparer l’opinion au fait qu’il va se passer quelque chose de grave » avec des drones. Et donc, qu’il faut dès aujourd’hui des « exigences beaucoup plus fortes en matière de traçabilité ».

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Dans un communiqué publié le mois dernier pour annoncer sa restructuration réussie, Delta Drones avait déjà expliqué avoir fait de son système Deltadrone Cloud Information System une priorité. Il est la « véritable pierre angulaire d’une offre complète et sécurisée en ce sens que le système permet la gestion complète de toutes missions, la traçabilité constante de toutes utilisations de drones, et in fine le strict respect de la loi et des règlements ainsi qu’une forte assurance en matière de sécurité des biens et des personnes ».

Une législation que respecteront les terroristes

Le groupe français — qui n’a pas rassuré les marchés avec cette annonce — est en concurrence avec d’autres systèmes de gestion des flottes de drones, qui visent également à implémenter une cartographie des lieux interdits dans les drones,  ou à les tracer à distance.

Mais quand bien même une législation plus dure arriverait-elle (et elle est déjà proposée au Sénat avec un texte de loi mis en discussion publique le 17 mai 2016), elle se fondrait sur une hypothèse délirante, selon laquelle les terroristes et autres criminels qui souhaitent utiliser des drones pour leurs méfaits le ferait en respectant la loi, et en n’utilisant que des drones autorisés en France.

Or il ne sera jamais difficile pour les organisations concernées, soit de s’approvisionner ailleurs, soit de désactiver les puces qui permettent au drone de s’identifier.

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