La lutte contre le terrorisme, pourtant éminemment nécessaire, continue d’être un terreau fertile pour la remise en cause de certains pans de la vie privée. Dernière polémique en date aux États-Unis, la proposition de la Maison Blanche de soutenir le travail du FBI en permettant à la police fédérale américaine d’accéder à certaines parties des courriers électroniques de la population.
Selon une information du Washington Post, le FBI n’aurait toujours pas le droit de lire le contenu des courriers électroniques sans un mandat, mais pourrait néanmoins collecter des informations périphériques. Cela va de l’adresse électronique de l’émetteur à celles des éventuels destinataires, en passant par des indications temporelles (date et heure de l’envoi).
Contacté par le quotidien américain, des sources gouvernementales indiquent que cette démarche est similaire aux informations obtenues sur les factures téléphoniques. Le contenu des conversations ne figure pas sur ces documents ; seuls les numéros de l’appelant et de l’appelé, la durée de l’appel, la date et l’heure sont inscrits. Il s’agirait donc de transposer cela sur les nouvelles formes de communications électroniques.
Une telle démarche « nous permet d’intervenir plus rapidement pour intervenir contre des complots que si nous avons les mains liées et ne pouvons obtenir ces données rapidement et efficacement » a poursuivi un haut responsable américain, qui a rappelé le principe des « lettres de sécurité nationale » permettant de ne pas passer par la voie judiciaire pour obtenir des informations de cette nature.
Le Washington Post rappelle à ce sujet que 192 500 « lettres de sécurité nationale » ont d’ailleurs été envoyées entre 2003 et 2006, selon un rapport d’inspection générale daté de 2008. Un argument qui ne convainc pas les associations de défense des libertés individuelles, estimant qu’il s’agit d’un nouveau recul des USA dans le domaine de la vie privée. Par ailleurs, les fournisseurs d’accès à Internet locaux qui ne sont pas non plus favorables à une telle mesure.
Cette disposition s’inscrit dans le renforcement de la lutte contre le terrorisme aux États-Unis, depuis les attentats du 11 septembre 2001. Cela avait conduit l’administration américaine de l’époque à obtenir du Congrès une série de mesures exceptionnelles, à travers le Patriot Act.
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