En 2008, les chiffres présentés par la MCPS-PRS Alliance, l’équivalent britannique de la Sacem, révélaient un secteur musical en très grande forme au Royaume-Uni. Depuis 1997, les ayants droit britanniques ont collecté toujours plus d’argent, passant de 382 millions de livres sterling (472,7 millions d’euros) à 562 millions (677,7 millions) en 2007.
Cette progression était d’autant plus remarquable qu’elle s’est déroulée dans un contexte où Internet est apparu progressivement dans les foyers, avec son lot de contenus dématérialisés, de logiciels peer-to-peer et de montée en puissance des débits. De quoi s’interroger sur le décalage entre l’inquiétude des majors et la situation économique de certains marchés.
Pour l’année 2009, PRS a publié son étude annuelle (.pdf). Et à nouveau, la plupart des signaux sont au vert. D’une façon générale, l’industrie musicale au Royaume-Uni a connu une progression de 4,7 % l’année dernière. Les concerts sont l’un des moteurs de cette croissance, avec une augmentation de 9,4 %, à 1,5 milliard de livres sterling (1,8 milliard d’euros).
D’autres secteurs sont restés stables. C’est le cas de la vente au détail, à 1,3 milliard de livres sterling (1,5 milliard d’euros), tandis que la musique utilisée dans les campagnes publicitaires ou par des sponsors est chiffrée à 967 millions de livres sterling (1,1 milliard d’euros).
Ces bons résultats surviennent dans un contexte où le Royaume-Uni a donné un coup de vis supplémentaire pour lutter contre le téléchargement illicite. À l’image de la France et de sa loi Hadopi, les Britanniques ont voté une loi qui instaure également une riposte graduée : la Digital Economy Bill.
Si les défenseurs du projet de loi se plairont à vanter les premiers effets de la loi DeBill, à supposer qu’elle survive dans le gouvernement de coalition formé par le duo Cameron – Clegg, d’autres facteurs peuvent expliquer la bonne forme de l’industrie de la musique au Royaume-Uni, mais également dans d’autres pays du monde.
À l’heure actuelle, seuls les revenus de la musique enregistrée, c’est à dire les CD de musique, reculent progressivement. Cependant, cette baisse est compensée par des hausses dans de nombreux autres domaines, que ce soit les concerts ou l’exploitation des licences pour les anciens et nouveaux médias. Cela va de la radiodiffusion à la télévision (par câble, par satellite), aux sites Internet et aux plates-formes musicales.
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