Le choix technologique de RIM de faire transiter les données de ses clients Blackberry sur ses propres serveurs ne pose pas uniquement des problèmes dans les pays du Golfe, comme l’Arabie saoudite ou les Emirats Arabes Unis. Cette décision n’est pas non plus particulièrement appréciée du côté des gouvernements occidentaux, à commencer par la France.
Il y a quelques années, en 2007, le secrétariat général de la défense et de la sécurité nationale (anciennement secrétariat général à la défense) avait diffusé une circulaire dans les différents ministères français ainsi que dans des entreprises de premier plan en liaison avec le ministère de la défense.
Dans celle-ci, le secrétariat mettait en garde le gouvernement sur les risques potentiels de sécurité engendrés par le Blackberry, notamment au niveau de l’espionnage industriel et commercialÉvidemment, le secrétariat général de la défense et de la sécurité nationale avait rappelé par la même occasion que a prudence devait être de mise, quel que soit le fabricant.
Dans le sillage de l’Arabie saoudite, des Emirats Arabes Unis et de l’Inde, c’est au tour de la Commission européenne de mettre un coup d’arrêt à l’accord commercial qu’elle avait jusqu’à présent avec RIM pour équiper les 32 000 fonctionnaires de l’Union européenne. Selon Reuters, qui rapporte la nouvelle, le taïwanais HTC et l’américain Apple ont été choisis pour remplacer la société canadienne.
Certes, la perte de 32 000 clients est dérisoire comparé à des marchés comme l’Arabie saoudite (750 000 utilisateurs) ou l’Inde (un million). Mais elle a une portée symbolique très importante, puisqu’il s’agit ni plus ni moins de l’organe exécutif de l’Union européenne. Et elle s’additionne aux décisions déjà prises dans d’autres pays.
À nouveau, la question des données a été l’un des critères qui ont conduit la Commission européenne à choisir un modèle HTC et l’iPhone. D’aucuns diront que RIM n’avait qu’à anticiper ces inquiétudes et modifier sa politique de données dès que possible. Cela étant, quel impact aura la décision de la Commission européenne à l’étranger ? D’autres pays et institutions vont-ils se joindre à cette fronde improbable ?
On notera cependant que ces décisions ne sont pas liées entre elles. Dans certains cas, il s’agit de gouvernements avoir la possibilité d’espionner leurs citoyens. Parmi les raisons invoquées, il y a évidemment la question du terrorisme. À l’inverse, la Commission européenne et la France ont mis en place ces mesures pour se préserver de l’espionnage entrepris par des puissances étrangères.
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