Les Jeux olympiques d’été s’ouvriront le 24 juillet, à Paris avant tout, mais aussi dans quelques autres villes. Les athlètes du monde entier peaufinent désormais leur entraînement pour être fin prêt le jour J. Ces ultimes préparatifs concernent aussi la vidéosurveillance algorithmique (VSA). En effet, elle va faire ses débuts dans le pays de façon imminente.
À moins de cinq mois du coup d’envoi des Jeux, une opportunité de test a été saisie avec la tenue de deux concerts les 3 et 5 mars, à Paris. Depeche Mode se produira alors au Palais omnisports de Paris-Bercy (Accor Arena). Durant ces deux jours, six caméras VSA seront donc mobilisées. D’autres tests auront lieu par la suite.
Le choix de Paris-Bercy n’est pas dû au hasard : ce lieu doit justement accueillir quelques sports pendant la compétition (le basket, la gymnastique et le trampoline). Il est à prévoir des milliers de personnes. La salle, dont la capacité d’accueil peut aller jusqu’à 20 000 places selon les évènements, est un terrain d’entraînement adéquat.
Spécifiquement, a précisé l’AFP, les six caméras exploiteront le logiciel de Wintics. Pour ce premier essai, la vidéosurveillance algorithmique ne sera toutefois pas pleinement déployée. Le ministère de l’Intérieur a clarifié ce point courant février, dans sa dernière actualité. Des limitations qui devraient évoluer au fil des prochains tests.
Un test de paramétrage, sans exploitation
Pour l’heure, cette expérimentation « prohibe la reconnaissance faciale et toute forme de recoupement avec des fichiers », souligne la Place Beauvau. Ce n’est qu’une « première intégration de ces solutions, à seule fin de paramétrage, sans exploitation opérationnelle. » C’est la Préfecture de police de Paris qui en assure l’encadrement.
Wintics est une société parisienne spécialisée dans l’analyse des flux vidéo à des fins statistiques. Elle a récupéré deux des quatre lots durant l’appel d’offres du ministère. La VSA ne lui est pas étrangère : ses algorithmes sont déjà utilisés dans une cinquantaine de collectivités, pour produire des indicateurs sur la mobilité.
Spécifiquement, il s’agit de compter des vélos, des trottinettes, ou bien des camions. L’entreprise a aussi mobilisé ses technologies pour effectuer de la détection de places libres de stationnement dans les parkings. Un savoir-faire désormais décliné pour des missions plus sécuritaires, notamment dans les zones restreintes ou interdites.
La mise en place de la vidéosurveillance algorithmique participe à l’effort des pouvoirs publics pour assurer la sécurité des Jeux olympiques — un évènement de portée internationale qui va mobiliser de très importants effectifs chez les forces de l’ordre, mais aussi la sécurité privée et l’armée, afin de gérer tout le spectre des menaces.
Pour la vidéosurveillance algorithmique, huit évènements sont retenus :
- non-respect du sens de circulation ;
- franchissement ou présence dans une zone sensible ou interdite ;
- mouvement de foule ;
- densité trop importante de personnes ;
- colis abandonnés ;
- présence ou utilisation d’armes ;
- personne au sol ;
- départs de feu.
L’utilisation de la vidéosurveillance algorithmique, qui associe intelligence artificielle et caméras de surveillance, est très observée et commentée depuis son apparition dans le débat public et politique. La polémique demeure vive malgré l’adoption de la loi du 19 mai 2023 qui autorise et encadre sur un plan légal le recours à ce type de technologie.
Une controverse d’autant plus grande que cette surveillance automatique de la foule est susceptible d’être prolongée au-delà des Jeux — et, donc, d’en faire une technologie banalisée, sans retour. Si aujourd’hui, cette VSA se fait sans reconnaissance faciale, d’aucuns craignent déjà une possible extension, puisqu’on a déjà mis le doigt dans l’engrenage.
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