La Nouvelle-Zélande ne proposera pas le vote par Internet pour les prochaines élections locales, qui auront lieu en octobre. Un retard dans les préparations du système a conduit le gouvernement à faire l’impasse sur cette piste.

La Nouvelle-Zélande fera l’impasse sur le vote par Internet au cours des prochaines élections locales, qui auront lieu le samedi 8 octobre 2016. C’est la décision que vient de prendre le gouvernement en prenant acte du fait que le dispositif ne sera pas en mesure de satisfaire dans les temps les « exigences législatives » du scrutin, selon les informations du magazine Stuff et de The Register.

Ce ne sont pas les inquiétudes qui sont associées habituellement au vote par Internet — comme les tentatives de fraude, les conditions de contrôle et d’expertise, l’absence de transparence sur les audits de sécurité et le dispositif ou encore sa compatibilité avec les postes informatiques — qui sont entrées en ligne de compte quand il a fallu décider de délaisser ce système pour l’élection à venir.

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Et vous ?

C’est un problème de timing : il n’y a plus assez de temps pour mettre correctement en place le système de vote et en faire la promotion auprès de la population pour lui signaler l’existence de cette alternative et lui expliquer comment cela fonctionne. Par conséquent, c’est la méthode historique, à savoir le vote par correspondance, qui sera exclusivement employée dans le cadre de ce scrutin.

La Nouvelle-Zélande a pourtant une expérience du vote par Internet. Dans le cadre des élections locales, cette méthode a été proposée aux Néo-Zélandais lors du précédent scrutin, en 2013, afin de booster le taux de participation — qui est relativement bas — et de remettre les jeunes dans la boucle. Selon ses promoteurs, la jeunesse est de fait exclue du processus parce qu’elle n’envoie jamais de courrier.

La situation en France

En France, le gouvernement défend le vote par Internet en mettant en avant l’accessibilité au suffrage, une exigence constitutionnelle selon laquelle chacun doit pouvoir aller voter. Ce dispositif a par exemple été employé lors des élections législatives partielles pour élire les députés des Français vivant à l’étranger. Mais c’est oublier un peu vite d’autres aspects tout aussi fondamentaux que sont la confidentialité du vote et sa sincérité.

Ces exigences sont fondamentales dans le cadre d’une élection politique, afin que tous les citoyens qui le souhaitent puissent contrôler le déroulement du scrutin et ainsi vérifier de visu du respect de la sincérité et de l’intégrité du scrutin. Or, la transparence est loin d’être au cœur du dispositif. C’est même complètement l’inverse : en l’état actuel des choses, le vote par Internet est totalement opaque.

Cette opacité a été validée de fait par le Conseil constitutionnel, qui a rejeté l’ensemble des griefs portés par une candidate UMP et deux candidats du Parti pirate. Un coup de frein a toutefois été apporté en octobre 2014, quand les députés de la commission des lois ont rejeté une proposition qui devait étendre le vote par Internet à l’élection présidentielle pour les Français établis hors de France.

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