C’est une terrible nouvelle pour les accros de Wordle, le jeu hautement addictif qui avait fait sensation en début d’année 2022. Si le titre original n’est pas lui-même en danger, 404Media a révélé le 7 mars que le New York Times, qui édite Wordle, a demandé la fermeture de centaines de sites clonant son jeu.
Dans sa plainte, le journal argue que ces copies constituent une violation du droit d’auteur. Le quotidien « revendique non seulement la propriété du nom Wordle, mais aussi celle des concepts et mécanismes généraux du jeu de lettres, notamment sa ‘grille 5×6’ et ses ‘tuiles vertes indiquant les réponses correctes’ », précise 404Media.
Le NYT a déposé deux demandes de retrait auprès de codeurs qui avaient développé leur propre version du jeu en janvier. Une dernière demande a été effectuée début mars 2024 contre le propriétaire d’un dépôt GitHub, qui a permis à 1 900 versions différentes du jeu d’exister. Ce sont toutes ces déclinaisons qui sont aujourd’hui menacées de disparition.
Wordle, un jeu addictif qui a inspiré de nombreuses variantes
La nouvelle semble anodine, mais ce serait faire l’impasse sur un jeu qui est devenu rapidement un phénomène sur le net. Le principe est simple et n’est pas sans rappeler Motus : les joueurs et les joueuses doivent trouver un mot de cinq lettres en six coups au maximum. Plus on le devine rapidement, mieux c’est.
À chaque tentative, Wordle indique si les lettres font partie du mot ou non, et si elles sont bien placées ou au mauvais endroit. Le résultat est un jeu très facile d’utilisation, et complètement irrésistible, ce qui a poussé le New York Times à le racheter pour une somme à 7 chiffres à son créateur originel en 2022.
Le site n’autorisant qu’une seule partie par jour, des milliers d’amateurs du jeu comblent leur manque en se tournant vers d’autres versions. Tout un écosystème s’est ainsi créé autour de Wordle, avec autant de variantes absurdes qu’inventives.
Numerama a proposé une sélection de variantes de Wordle en français, une version avec un extrait de film, avec des pays, avec des personnages de League of Legends, ou encore une variante où il fallait deviner le prompt utilisé pour créer une image avec Dall-e — et bien d’autres encore.
Si le principe est resté le même (deviner quelque chose en un nombre limité de coups, avec des indices progressifs), certaines des variantes de Wordle s’étaient complètement éloignées du jeu d’origine. C’est notamment le cas pour certaines versions concernées par les demandes de retrait, qui visent « des clones de Wordle dans des dizaines de langues, des versions pour les mots croisés, des versions avec des émojis et les oiseaux, du poker et de l’IA », énumère 404Media.
Pour les développeurs touchés par ces demandes, la réaction du New York Times parait injuste. L’un d’eux, interrogé par nos confrères, expliquait ne pas avoir agi « de mauvaise foi », notamment parce qu’il savait que le NYT ne créerait jamais de lui-même de telles variantes. Il a cependant préféré retirer son jeu, ne souhaitant pas « se lancer dans une bataille juridique avec le New York Times. » Il est probable que la majorité des développeurs choisiront la même option, amenant à la disparation de beaucoup de ces petits jeux.
Le même scénario a failli se produire en France. Surfant sur le succès de Wordle, un développeur a mis au point une version inspirée du jeu français Motus, Sutom. Il avait immédiatement rencontré un énorme succès, tant et si bien que France Télévisions, qui détient les droits de diffusion de l’émission, avait contacté le développeur en lui demandant de changer le nom du jeu, pour des raisons de droit d’auteur. Devant l’émoi provoqué chez les fans de Sutom par la nouvelle, France Télévisions avait fini par faire marche arrière.
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