En Australie, la législation impose la classification des jeux vidéo. Or, les applications et les jeux mobiles y ont échappé jusqu’à présent. Celle-ci étant payante (et onéreuse), de nombreux développeurs pourraient être tentés de s’auto-censurer en se retirant du marché. À ce problème s’ajoute l’absence de palier pour adultes dans le domaine du jeu vidéo. Le dernier niveau est pour les 15 ans et plus. Mais un jeu pour les 18-20 ans ne convient pas toujours aux 15-16 ans.

Si vous êtes un joueur de jeux vidéo, vous connaissez très certainement le PEGI. Acronyme de Pan European Game Information, il s’agit d’un système d’évaluation chargé d’indiquer pour chaque jeu vidéo commercialisé en Europe l’âge minimum recommandé pour y jouer. Le PEGI cherche ainsi à éviter qu’un mineur accède à un titre dont le contenu pourrait le marquer.

Il existe différents systèmes d’évaluation dans le monde, les plus connus étant le PEGI et l’ESRB américain (Entertainment Software Rating Board). Dans l’ensemble, la classification est globalement la même entre les différents systèmes d’évaluation. En Europe, les paliers sont 3 ans, 7 ans, 12 ans, 16 ans et 18 ans. De plus, chaque titre peut être signalé en fonction de son contenu (grossièreté, violence, peur, sexe, etc.).

Or, le système australien n’est pas exactement comme ses homologues européens et américains. L’Australian Classification Board s’arrête à « Restricted », c’est à dire un palier pour les 15 ans et plus. Problème, l’univers vidéoludique propose de nombreux titres dont le contenu n’est pas adapté pour un jeune de quinze ou seize ans. Left 4 Dead 2 par exemple a été noté « M 17+ » par l’ESRB et « 18 » par le PEGI. Quelle classification un tel jeu pourrait avoir en Australie ?

Dans les faits, il ne serait tout simplement pas commercialisé en Australie. En effet, l’Australian Classification Board propose une dernière catégorie, le « Refused Classification » (classification refusée). Or, la classification est obligatoire en Australie, sous peine d’amende voire d’une peine de prison. De nombreux titres ont ainsi été refusés par l’Australian Classification Board.

Selon The Australian, les applications et jeux mobiles disponible sur des plates-formes comme l’App Store ou l’Android Market ont profité pendant plusieurs années d’une « faille » du système. Or, ces contenus doivent également passer par la case classification. Celle-ci est onéreuse : le coût peut aller de 470 et 2 040 dollars. Et il y a plus de 220 000 applications disponibles depuis l’Australie.

Qui paiera une telle note ? Est-ce les distributeurs de contenus comme Apple et Google, puisqu’ils sont propriétaires des plates-formes de téléchargement ? Au regard du nombre d’applications, il n’est pas sûr du tout que les deux entreprises tiennent à faire valider à leurs frais des applications qui n’ont pas été conçues par leurs services. Et on imagine mal les développeurs vouloir mettre la main à la poche pour être en règle sur le marché australien, à supposer que la charge du paiement de la classification leur incombe.

Quelle sera alors l’alternative ? La censure drastique des plates-formes mobiles pour ne pas menacé par la loi australienne ? Au-delà de la question du prix de la classification, se pose également le problème de l’absence d’une classification adaptée pour les joueurs plus âgés, même si une consultation publique a récemment eu lieu. En l’état, de nombreux jeux ne peuvent tout simplement pas être commercialisés à cause des manquements de la législation australienne.

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