Hier, Verizon est monté au créneau pour défendre l’un des points les plus controversés de son accord avec Google. Celui-ci vise à exclure les réseaux de téléphonie mobile du champ de la neutralité du net. Pour l’opérateur, cette décision permettra à ce marché relativement jeune de se développer sans contraintes.

La question du respect de la neutralité du net sur les réseaux de téléphonie mobile continue de faire débat aux États-Unis. Hier, lors de la dernière journée du forum « Technology Policy Institute » qui s’est déroulé à Aspen dans le Colorado, le vice-président exécutif des affaires publiques chez Verizon a défendu à nouveau le plan conçu en partenariat avec Google.

« Nous croyons que cette proposition est rationnelle, aborde les problèmes et les préoccupations du moment, remplit par la même occasion des promesses de campagne du président sur la non-discrimination et la transparence sur l’internet » a ainsi expliqué Tom Tauke, dans des propos rapportés par PC Mag.

« Mais ce n’est certainement pas la réponse ou la panacée. Certaines personnes dans le domaine des politiques publiques veulent toutes les réponses à tout potentiel dès maintenant. Ce n’est pas de cette façon dont fonctionne le processus politique ; c’est un processus itératif » a-t-il poursuivi.

Selon Tom Tauke, les réseaux de téléphonie mobile sont encore jeunes par rapport à l’Internet filaire. L’application de la neutralité du net sur ces réseaux pourrait affecter leur développement et limiterait l’innovation des acteurs mobiles.

Dans un communiqué de presse, un responsable de Free Press a réagi aux arguments de l’opérateur. « Verizon se fourvoie complètement en affirmant que leur farce est le cadre qui répondrait aux promesses de neutralité du net du président Obama. Verizon ne peut masquer le fait que ce pacte, s’il est adopté, pourrait marquer la fin de l’ère de l’Internet ouvert » a commenté Derek Turner.

« Verizon et Google ont concocté ce plan pour se partager l’Internet entre eux et les autres géants de l’industrie parce qu’ils craignent la concurrence sur l’Internet libre et ouvert. Il appartient au président de la FCC, Julius Genachowski, de faire en sorte que les promesses du président Obama pour préserver la neutralité du net soient tenues, pas à Verizon et Google » a-t-il conclu.

Ces déclarations surviennent quelques semaines après les révélations du New York Times, le 5 août dernier. Le quotidien américain avait mis en lumière l’existence d’un accord en cours d’élaboration entre le moteur de recherche et Verizon, l’un des principaux fournisseurs d’accès américains. Son contenu a été abondamment critiqué, puisqu’il éjecte le principe de la neutralité du net des réseaux de téléphonie mobile.

Ces derniers jours, le débat a pris un tour plus politique avec l’engagement de quelques élus américains en faveur de la neutralité du net. Dans un courrier adressé à la Commission Fédérale des Communications (FCC), ils demandent que l’autorité fédérale reprenne en main les rênes du débat. Un voeu pieux, car l’autorité de la FCC a été amoindrie à l’issue d’un procès avec Comcast, un opérateur américain.

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