Êtes-vous un pirate qui s’ignore ? C’est par cette simple question que l’Intellectual Property Awareness Foundation (IPAF) a lancé une nouvelle campagne contre le téléchargement illicite en Australie. Selon l’organisation anti-piratage, « 34 % des Australiens qui commettent des actes de piratage ne comprennent pas qu’ils sont des pirates » est-il expliqué sur le site officiel.
Représentant des organisations comme la Motion Picture Association (MPA), l’Australian Federation Against Copyright Theft (AFACT), la Motion Picture Distributors Association of Australia (MPDAA) et l’ Australian Visual Software Distributors Association (AVSDA), l’IPAF a mis en ligne un questionnaire à destination des internautes pour leur faire comprendre qu’ils sont peut-être des pirates.
Cinq questions composent ce questionnaire :
- Q1 : « Votre émission de TV favorite vient d’être diffusée à l’étranger. Elle ne sera pas visible ici avant des mois. Alors que vous naviguez sur le web, vous remarquez que [cette émission] est disponible gratuitement au téléchargement. Est-ce que vous la téléchargez ?«
- Q2 : « Votre ami vient de louer un nouveau DVD dans son vidéo-club. Il vous le passe pour le regarder et vous suggère d’en faire une copie. Est-ce que vous en faites une copie ?«
- Q3 : « Vous et votre ami êtes en Thaïlande. Vous faites quelques courses et remarquez un étalage proposant des DVD piratés vendus à très bas prix. Es-ce que vous en achetez quelques-uns pour les ramener chez vous ?«
- Q4 : « Vous naviguez sur le web et tombez sur un site de téléchargement gratuit. Vous remarquez la présence d’un film qui vient juste de cartonner au cinéma. Est-ce que vous le téléchargez ?«
- Q5 : « Vous connaissez quelqu’un vendant des films récents sur des CD gravés. Il les vend à un prix bien moins élevé que dans un magasin ou qu’une place de cinéma. Est-ce que vous en achetez ?«
Les questions 1 et 4 sont les plus intéressantes de ce mini-questionnaire, puisqu’elles appellent une réflexion autour de l’offre légale sur Internet. Il n’est pas rare que les internautes justifient le piratage parce que les plates-formes légales ou les canaux de diffusion ne proposent pas le contenu en question. Cela peut être une série TV, un dessin animé ou un film.
Dans ces conditions, les internautes se rabattent sur le peer-to-peer pour découvrir une série TV ou s’abonnent à un service VPN pour accéder à des contenus interdits aux internautes étrangers (comme les services Hulu, Pandora ou BBC iPlayer). Les ayants droit peuvent résoudre (en partie) ce problème, en proposant toujours plus de contenus dans le cadre des offres légales.
Bien entendu, le piratage de l’œuvre se propagera quand même si les ayants droit tardent trop à diffuser ces contenus ou à les proposer au téléchargement. Il est également primordial de proposer des prix bas, des fichiers libérés de tout DRM et, si possible, en différents formats. Cet effort incombe aux ayants droit, pas aux internautes.
Reste maintenant à savoir quel impact aura cette opération de communication auprès des internautes australiens. À l’étranger, les ayants droit n’ont en tout cas pas réussi à faire reculer le piratage, malgré dix ans de campagne. Pire encore, une récente enquête a montré que le nombre d’internautes à savoir comment pirater de la musique protégée par le droit d’auteur avait légèrement augmenté.
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