Dans un billet de blog publié avant-hier, AT&T a accusé l’organisme Free Press d’être un partisan de la théorie du complot. En réalité, Free Press est surtout farouchement opposé à la vision d’AT&T en matière d’Internet. En effet, le fournisseur d’accès n’est pas favorable à la neutralité du net, et espère qu’elle ne sera pas appliquée sur les réseaux mobiles.

Parmi toutes les voix défendant la neutralité du net, Free Press est assurément l’une des plus audibles. Fin août, l’organisation avait épinglé Verizon, un fournisseur d’accès américain, suite au projet d’accord établi avec Google sur la neutralité des réseaux. « Verizon et Google ont concocté ce plan pour se partager l’Internet entre eux et les autres géants de l’industrie parce qu’ils craignent la concurrence sur l’Internet libre et ouvert » avait-elle accusé dans un communiqué de presse.

Cet activisme ne fait évidemment pas les affaires des FAI américainsÉgalement opérateur mobile, AT&T a tout intérêt à ce que la neutralité du net soit la moins contraignante possible sur les réseaux filaires et inexistante sur les réseaux de téléphonie mobile. Et puisque le projet d’accord éjecte la neutralité du net de l’Internet mobile, AT&T avait estimé que ce projet d’accord offrait un « cadre raisonnable« .

Manifestement agacé par les saillies de Free Press, AT&T a publié avant-hier sur son blog une nouvelle note accusant les défenseurs de la neutralité du net d’être des amateurs de la théorie du complot. « Free Press semble suggérer que les FAI voudraient restreindre la priorité des contenus à quelques géants de l’Internet« , a écrit Hank Hultquist. « Même si j’apprécie les théories du complot du Da Vinci Code […], je m’attends au moins à une certaine cohérence en surface » a-t-il poursuivi, en référence aux déclarations de Free Press.

La sortie de Hank Hultquist fait suite à la publication d’un document intitulé « la priorité payante des contenus : l’antithèse de l’ouverture sur Internet ». Free Press expliquait que « la priorité payante des contenus est un arrangement financier où un propriétaire d’un contenu tiers peut payer un FAI pour contourner les noeuds de congestion ou lorsqu’un FAI met en place une priorité verticale en favorisant ses propres contenus« .

Dès 2006, AT&T a ouvertement défendu le principe des contenus prioritaires sur Internet. L’opérateur doit pouvoir donner la priorité à certains services ou avoir la possibilité de revoir à la hausse la facture de certaines applications. Certains éditeurs de services web auraient pu s’offrir une bande-passante bien plus rapide, les avantageant alors par rapport à d’autres moins bien dotés financièrement.

Comme nous l’avons expliqué il y a quelques jours, les premiers à pâtir des contenus prioritaires seront sans aucun doute les acteurs les plus petits, comme les startups, ou les plus fragilisés. Ces derniers n’auront jamais la même capacité financière pour acheter des droits de passage sur les réseaux des fournisseurs d’accès à Internet. En conséquence, cela confortera les gros acteurs à leur place et tuera toute compétitivité et innovation sur le web.

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