Ces dernières années, Rupert Murdoch a régulièrement reproché à Google de vampiriser l’activité numérique de la presse internationale avec son service Google Actualités. D’après le magnat des médias, la firme de Mountain View se permet d’enregistrer d’importantes recettes publicitaires sous couvert de délivrer de l’information gratuitement aux internautes avec son agrégateur.
En guise de représailles, l’homme d’affaires décidait fin mai de verrouiller certains titres de la presse britannique, comme The Times et son édition dominicale le Sunday Times, pour qu’ils ne soient plus accessibles sur Google News. En conséquence, les internautes intéressés par les articles développés dans ces journaux doivent s’inscrire et débourser une livre sterling pour accéder au site.
Le modèle économique misant sur un péage à l’entrée d’un site d’actualités n’a cependant pas eu l’effet escompté. En juillet dernier, Reuters a cité des chiffres de Experian Hitwise indiquant une véritable dégringolade de l’audience de ces sites. Un tiers du trafic généralement constaté sur The Times et le Sunday Times s’est évaporé, et la chute aurait pu être encore plus lourde.
D’ailleurs, peu de journaux ont repris la stratégie de Rupert Murdoch. Si certains sites d’actualités proposent une partie de leurs contenus derrière un accès payant, la majorité des informations reste accessible gratuitement. « Les gens ont pris l’habitude d’obtenir du contenu sans payer » avait déclaré Gordon Brown, l’ancien premier ministre britannique.
Quelle sera la solution pour la presse en ligne ? Pour le fondateur de Wikipédia, le salut pourrait venir des applications mobiles. Dans un entretien accordé à l’Associated Press, Jimmy Wales a défendu le modèle des applications payantes comme une des solutions pouvant aider la presse à exister durablement dans la sphère numérique.
« Le modèle des applications […] offre des possibilités nouvelles et intéressantes pour les journaux » a-t-il ainsi déclaré à l’occasion d’un forum organisé en Italie. L’émergence de boutiques en ligne de premier plan comme l’App Store, l’Android Market ou le Kindle Store doit permettre la création de nouvelles sources de financement pour la presse, plus efficaces et plus rentables que les péages à l’entrée des sites web.
Cependant, même avec le concours des plates-formes légales de téléchargement, la presse devra entreprendre une mutation conséquente pour développer de la valeur ajoutée autour de l’information. Fin mai, l’Associated Press avait constaté que la seule reprise des communiqués ne suffisait pas à générer une audience importante.
À l’inverse, les sujets traités en profondeur, avec une vérification immédiate des informations (fact-checking), sont beaucoup plus appréciés des internautes. Ces derniers sont plus enclins à les lire, à les diffuser et à revenir par la suite pour consulter d’autres actualités.
+ rapide, + pratique, + exclusif
Zéro publicité, fonctions avancées de lecture, articles résumés par l'I.A, contenus exclusifs et plus encore.
Découvrez les nombreux avantages de Numerama+.
Vous avez lu 0 articles sur Numerama ce mois-ci
Tout le monde n'a pas les moyens de payer pour l'information.
C'est pourquoi nous maintenons notre journalisme ouvert à tous.
Mais si vous le pouvez,
voici trois bonnes raisons de soutenir notre travail :
- 1 Numerama+ contribue à offrir une expérience gratuite à tous les lecteurs de Numerama.
- 2 Vous profiterez d'une lecture sans publicité, de nombreuses fonctions avancées de lecture et des contenus exclusifs.
- 3 Aider Numerama dans sa mission : comprendre le présent pour anticiper l'avenir.
Si vous croyez en un web gratuit et à une information de qualité accessible au plus grand nombre, rejoignez Numerama+.
Abonnez-vous gratuitement à Artificielles, notre newsletter sur l’IA, conçue par des IA, vérifiée par Numerama !