Deux jeunes de 15 et 16 ans ont été mis en examen à Bordeaux pour violences volontaires aggravées avec préméditation, ayant entraîné une interruption temporaire de travail (ITT) supérieure à huit jours. Le 23 avril dernier, ils s’étaient « lancé un défi consistant à frapper un passant pris au hasard, de filmer et de publier la scène sur Periscope, l’application vidéo de Twitter », rapporte Ouest France.
L’un des deux adolescents a ainsi frappé un jeune homme de 20 ans, rué de coups alors qu’il avait été projeté au sol, pendant que l’autre filmait la scène et la diffusait en direct sur le réseau social, sans doute dans l’espoir de voir s’afficher les « lol », les « xDDDDDDDDDDDD » ou plus certainement les « ???? ?? ? ?? ??» de leurs spectateurs.
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Raté. Ouest France raconte que les deux adolescents qui étaient identifiables sur la vidéo se sont « spontanément présentés à la police, après avoir essuyé une salve de critiques sur Internet ». Le plus jeune, placé en foyer d’accueil sous contrôle judiciaire, a même réalisé une vidéo d’excuses, en compagnie de sa mère, qui livre aussi un message, déchirant.
Une victime physique, et des victimes morales
« Je tenais à présenter mes excuses à la victime et à sa famille », dit Jonathan, en demandant aux internautes de ne pas s’en prendre à sa propre famille. « Mon acte est complètement idiot, je regrette, mais je ne peux pas revenir en arrière. C’est moi le fautif, prenez-en vous à moi (sic) ».
« Je suis moi-même horrifiée par ce qu’il a fait », enchaîne alors sa mère, en larmes. «Je ne comprends pas, je n’ai pas élevé mon fils comme ça, nous ne sommes pas comme ça. Je ne sais plus quoi faire, je suis menacée de tous les côtés. On dit de fausses choses sur moi (…) J’ai tout fait pour mon fils qui a perdu son père il y a un peu plus d’un an. Depuis qu’il a chaviré, j’ai fait appel à des éducateurs, à des juges, à la police, pour qu’on puisse m’aider. (…) Je ne suis pas une mère démissionnaire, ou une pute comme on dit ».
La femme demande que « ceci serve de leçon à tous les parents », et encourage à faire « attention aux réseaux sociaux ».
Le mois dernier, le tribunal du Mans a condamné à deux mois de prison ferme l’auteure d’une vidéo, mineure au moment des faits, qui avait filmé l’agression d’une jeune fille en 2014. Selon l’article 222-33-3 du code pénal, est « constitutif d’un acte de complicité des atteintes volontaires à l’intégrité de la personne (…) le fait d’enregistrer sciemment, par quelque moyen que ce soit, sur tout support que ce soit, des images relatives à la commission de ces infractions ». La personne qui diffuse les images encoure jusqu’à 5 ans de prison.
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