L’opérateur britannique Vodafone aurait proscrit l’utilisation du peer-to-peer à ses abonnés irlandais. En effet, une mention est apparue dans les conditions d’utilisation du FAI, qui n’a pas confirmé l’information. Actionnaire à 44 % de SFR, Vodafone va-t-il inciter ses filiales à adopter cette mesure ?

Les jours du peer-to-peer en Europe sont-ils comptés ? À en croire nos confrères de Torrenfreak, l’opérateur britannique a apporté un changement d’importance dans ses conditions d’utilisation destinées aux abonnements haut-débit irlandais. En effet, une mention indique que l’utilisation de la technologie P2P est proscrite : « le service ne peut être utilisé pour le peer-to-peer« .

Dans les faits, le peer-to-peer subit déjà d’importantes restrictions dans le domaine de la téléphonie mobile. En France, les opérateurs mobiles ont l’habitude d’interdire certains usages sur leur réseau. SFR par exemple proscrit l’utilisation du P2P sur ses forfaits. Une interdiction qui touche aussi la voix sur réseau IP et l’accès aux newsgroups.

Aux États-Unis, le câblo-opérateur Comcast avait défrayé la chronique en 2007. En effet, le FAI était suspecté d’avoir bloqué plusieurs protocoles d’échange de fichiers pour empêcher à ses abonnés d’utiliser certains protocoles d’échange de fichiers. Parmi ces derniers, nous retrouvions des réseaux comme BitTorrent, eDonkey, Gnutella, Ares ou encore FastTrack. Mais il semble que la modification de Vodafone constitue une première en Europe. Et un dangereux précédent.

Le peer-to-peer n’est qu’une technologie, rien d’autre. Si elle peut effectivement servir à échanger des fichiers couverts par la propriété intellectuelle, elle permet aussi à des contenus de circuler en parfaite légalité. Une solution qui offre l’avantage de réduire drastiquement les coûts de distribution pour une entreprise ou un service. Mais cela, tous ne l’ont pas encore bien compris.

Dans le domaine de la musique, le festival américain South by Southwest (SXSW) est réputé pour distribuer légalement sur BitTorrent la quasi intégralité des œuvres musicales jouées par les musiciens présents lors de l’évènement. Des sociétés comme Asus ou Blizzard (pour ses jeux et ses mises à jour) s’appuient également sur le P2P pour diffuser plus efficacement des contenus à leur clientèle.

Nous pourrions également rappeler l’initiative du gouvernement britannique. Début juin, le Trésor britannique a mis en ligne des liens torrent pour renseigner la population sur les dépenses gouvernementales effectuées depuis 2008. Nous-mêmes, nous proposons une chaîne de téléchargements qui regroupe plus de 1 900 applications et jeux à télécharger directement ou via eMule ou Limewire (Gnutella).

Comme le fait remarquer Fabrice Epelboin, la décision de Vodafone – si elle se confirme – pourrait se répercuter sur les abonnés SFR. En effet, Vodafone est actionnaire de 44 % du fournisseur d’accès français. Toutefois, Torrentfreak souligne que cette mention aurait disparu de certaines pages du site web de Vodafone. Signe que l’opérateur est revenu sur cette mesure ?

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