Hier soir, Eric Schmidt s’est livré à un exercice quelque peu délicat. En effet, le directeur général de Google, que d’aucuns considèrent comme un « type gentil« , était l’invité de The Colbert Report, une fameuse émission satirique américaine animée par Stephen Colbert. À cette occasion, Eric Schmidt a essayé tant bien que mal de démystifier les inquiétudes autour des prétendues véritables intentions du géant du web.
Questionné sur la pléthore d’informations que Google récupère au fil des recherches et de la navigation des internautes, Eric Schmidt a assuré que son entreprise n’exploitait pas ces données à des fins commerciales. En revanche, le directeur général a rappelé que les recherches des internautes étaient visibles par l’entreprise. « C’est vrai que nous voyons vos recherches. Mais nous les oublions au bout d’un moment » a-t-il expliqué.
Comme le fait remarquer The Register, ces propos font certainement référence à la politique de rétention de données. À l’heure actuelle, la firme de Mountain View conserve les données personnelles (comme l’adresse IP) pendant neuf mois, et les cookies pendant dix-huit mois. Cette mesure « a été annoncée à l’automne 2008, et a été ajoutée un peu avant le mois de novembre 2009« .
Un calendrier qui a mis du temps à se mettre en place. The Register rappelle qu’il a fallu la pression des gouvernements et des défenseurs de la vie privée dans la sphère numérique pour que l’entreprise américaine allège sa politique dans ce domaine, en réduisant les délais de rétention. Et encore, celle-ci n’est pas encore en conformité totale avec la législation européenne. De plus, un expert avait relevé que le géant du web conservait toujours « une portion significative de l’adresse IP« .
Bien évidemment, Stephen Colbert ne pouvait pas omettre d’évoquer les propos surprenants qu’Eric Schmidt a tenu à la mi-août. Sur la problématique de la confidentialité et de la vie privée en ligne, le directeur général avait expliqué « nous savons en gros qui vous êtes, en gros ce qui vous intéresse, en gros qui sont vos amis« . Et de prédire ensuite que les jeunes voudront changer de nom pour regagner un certain anonymat en ligne.
En effet, dans la mesure où Internet dispose d’une forte résilience pour conserver des informations en ligne, Eric Schmidt avait estimé que les jeunes d’aujourd’hui et de demain finiront par demander un jour de changer d’identité à la majorité, afin de masquer leurs frasques adolescentes.
Une bonne occasion pour Eric Schmidt de se rattraper aux branches en glissant dans un sourire qu’il ne s’agissait que « d’une blague » qui « n’était pas très réussie« . Malgré l’explication de texte du directeur général de Google, il n’est pas certain que des associations comme Consumer Watchdog se laissent convaincre. Début septembre, l’organisation avait diffusé un clip dans lequel la politique de Google en matière de vie privée était épinglée.
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