Les révélations très graves faites par le lanceur d’alerte Edward Snowden il y a bientôt trois ans sur la surveillance de masse conduite par les services de renseignement américains continuent encore aujourd’hui d’avoir des conséquences lourdes sur les relations entre Washington et la Silicon Valley.
Après le bras de fer entre Apple et le FBI concernant le chiffrement de l’iPhone, qui a révélé la détermination de l’entreprise de Cupertino de ne pas céder aux sollicitations de la police fédérale, c’est au tour de Twitter de durcir sa politique. Le site de microblogging vient en effet de prendre la décision de ne plus autoriser les autorités américaines à exploiter un service d’analyse des messages qui sont publiés sur sa plateforme.
C’est le Wall Street Journal qui a eu l’information selon laquelle le réseau social ne compte plus permettre aux services de renseignement de fouiller dans les contenus que publient ses membres avec le logiciel mis au point par Dataminr. La décision de Twitter n’a fait l’objet d’aucune annonce officielle : ce sont des sources interrogées par le journal américain qui lui ont donné l’information.
Twitter n’interdit pas aux autorités américaines de passer en revue tous les tweets publics qui sont accessibles via le web. Dans une déclaration obtenue par le quotidien, la direction du site explique que « ses données sont en grande partie publiques et que le gouvernement américain peut examiner les comptes publics de son côté, comme n’importe quel autre utilisateur ».
Ce que ne veut plus le site communautaire, c’est que la communauté du renseignement passe par Dataminr pour effectuer des recherches en temps réel sur les tweets. À l’heure actuelle, Dataminr est la seule entreprise que le réseau social autorise à avoir accès à l’ensemble de son flux en temps réel des tweets publics. C’est depuis cet accès que son logiciel peut analyser les messages, selon les besoins des clients.
Dataminr a tout intérêt à coopérer avec Twitter. Si le réseau social ne détient qu’une participation minoritaire, d’environ 5 %, il a la main sur un levier décisif : l’accès à son flux. Si Dataminr ne fait pas en sorte de ne plus traiter avec les services de renseignement, le groupe risque de perdre son accès et de ne plus pouvoir fournir les mêmes prestations à ses clients, comme les entreprises ou les médias.
Selon les informations du Wall Street Journal, Dataminr a servi aux autorités pour avoir une information aussi fraiche que possible, par exemple quand a lieu une attaque terroriste, à l’image de celles ayant eu lieu à Paris en novembre 2015 et à Bruxelles en mars. L’outil a aussi servi pour suivre d’autres actualités, souvent avant les médias, comme la crise politique au Brésil ou l’attaque de Daech contre le secteur pétrolier en Libye.
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