La pornographie comme la prostitution sont toutes les deux des activités illégales en Chine. Le gouvernement punit et censure donc toutes représentations pornographiques et toute incitation à la vente de services sexuels. Toutefois certains parviennent bien sûr à passer les mailles du filet, notamment sur Internet.
Le média spécialisé Lawcourt Evening News a ainsi mis en lumière l’exemple d’une application chinoise sur iOS, Pansidong, qui serait utilisée comme lieu de rencontres entre clients et prostitués mais aussi comme plateforme d’échange de contenus pornographiques.
Ce curieux Tinder chinois ambitionne de « booster la santé sexuelle » de ses utilisateurs. Officiellement interdite aux moins de 18 ans mais en réalité très facilement utilisable par n’importe quel(le) mineur(e), l’application n’avait jusque là jamais rencontré le moindre problème juridique, ni de la part des équipes de contrôle d’Apple, ni de la part du gouvernement chinois.
Derrière Pansidong se trouve une startup, Hangzhou Pansidong Network Technology, fondée en 2014. La société chinoise a lancé son application Pansidong en 2015, après avoir réaliser une première levée de 2 millions. Le concept de l’application est assez proche des applications de rencontres occidentales avec fonction de géolocalisation, mais avec des fonctionnalités bien particulières…
Ainsi Pansidong peut se lier avec vos sex-toys connectés, dans l’objectif bien sûr d’améliorer votre santé sexuelle. Mais il est aussi possible de s’y inscrire en affichant des photos dont le caractère pornographique aurait dû inquiéter Apple, qui est pourtant réputé pour sa pudeur. Mais jusqu’aux révélations du média, un angélisme total touchait les affaires de Pansidong qui se développait à la vue de tous.
Difficile de juger Pansidong et ses technologies de mises en relation comme coupables, alors que l’intermédiaire se veut neutre, uniquement fournisseur d’outils que s’approprient ses utilisateurs. Pourtant Tech In Asia s’interroge lui aussi sur le réel objectif de la startup chinoise. Derrière l’ambition affichée d’améliorer la santé sexuelle — un concept qui reste encore à définir –, les développeurs de Pansidong semblent avoir mis beaucoup de mauvaise volonté pour empêcher des usages détournés.
Du chat, à la localisation des inconnues en passant par la nudité, toute l’application semble avoir été pensée pour organiser la prostitution en ligne, sans jamais l’avouer explicitement. La société se défend toutefois d’avoir organisé les pratiques qui lui sont reprochées et explique à Tech In Asia : « Nous portons une grande importance à ces révélations et nous sommes en train d’enquêter. Nous remercions les médias pour leur attention, nous ne nous exprimerons qu’une fois l’enquête terminée. »
L’application ne semble déjà plus disponible, au moins en France, sur la boutique d’applications d’Apple. La réaction des autorités chinoises servira certainement de nouveau précédent pour les futures affaires de prostitutions en ligne.
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