Ça en deviendrait presque une marotte. Hier, lors de sa seconde visite au Vatican, Nicolas Sarkozy a tenu son traditionnel discours à l’ambassade de France au Saint-Siège, après s’être entretenu avec Benoît XVI. L’occasion pour le président de la République de rappeler que « la France n’oublie pas qu’elle a avec l’Eglise 2 000 ans d’histoire commune« , et de lister une série de dossiers sur lesquels la France et le Vatican pourraient travailler ensemble.
Nicolas Sarkozy a donc déroulé différentes obligations qu’il considère comme des impératifs moraux. Cela va de la réforme de la gouvernance mondiale à la régulation de la finance, en passant par la stabilisation des marches de matières premières et par le conditionnement de la liberté du commerce à la réciprocité. Le président de la République a également profité de cette visite pour réaffirmer son attachement à la lutte contre l’immigration illégale.
Mais surtout, son discours a été l’occasion d’encourager à nouveau la régulation d’Internet « pour en corriger les excès et les dérives qui naissent de l’absence totale de règles« . Une régulation qu’il voit comme « un impératif moral« .
Ce n’est pas la première fois que Nicolas Sarkozy prône une vision régulée, civilisée, policée du réseau des réseaux. Déjà en 2007, lors de son discours sur la signature d’un accord interprofessionnel sur la lutte contre le piratage « sur les nouveaux réseaux » (accords Olivennes), il avait tenu des propos particulièrement éloquents à ce sujet. À l’époque, nous avions relevé quelques extraits donnant une idée assez claire de l’image « far west » que se fait le président sur Internet.
Plus récemment, Nicolas Sarkozy avait expliqué savoir « parfaitement qu’Internet c’est la liberté, mais la liberté sans règles, c’est une oppression. C’est la règle qui protège la liberté. C’est l’absence de règles qui détruit la liberté« , lors d’un déplacement en Essonne pour l’opération Ciné-Lycée. Des propos qui furent salués lors de la conférence de presse de la Hadopi cette semaine.
L’an dernier, nous avions publié une longue analyse de la politique menée par Nicolas Sarkozy en matière d’Internet. Entre la loi DADVSI en 2006, lorsqu’il était président de l’UMP et ministre de l’intérieur, aux textes de loi Hadopi et Loppsi, apparus sous sa présidence, Nicolas Sarkozy semble avoir un véritable projet dans ce domaine. Projet qui pourrait être finalisé en partie par un accord international, l’ACTA. Même si des aménagements ont été faits.
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