La semaine dernière, Eugène Kaspersky – le directeur général de la société éponyme – a présenté à nouveau l’idée d’un passeport permettant aux internautes de s’identifier en ligne. Selon lui, il est étonnant que le réseau Internet, devenu essentiel pour nos sociétés, ne soit pas mieux encadré par les gouvernants.

La semaine dernière, Monaco accueillait la dixième édition des Assises de la sécurité et des systèmes d’information. À cette occasion, les directeurs généraux de plusieurs sociétés spécialisées dans la sécurité informatique ont tenu des conférences pour y exposer leurs vues. Nous retrouvions ainsi Enrique Salem (Symantec), Eva Chen (Trend Micro) ou encore Engène Kaspersky (Kaspersky).

Visiblement, l’une des sorties les plus remarquées durant ces quatre jours fut celle du patron de Kaspersky. Repéré par Owni, l’article de Dominique Bourra – directeur exécutif de NanoJV – a repris quelques passages du discours d’Eugène Kaspersky. L’occasion pour le fondateur de la société russe de défendre à nouveau le principe d’un passeport Internet pour chaque internaute.

« […] Il est invraisemblable que le domaine le plus stratégique des sociétés modernes, le cyberespace, ne fasse pas l’objet de règles sérieuses. Lesquelles ? Commençons par la traçabilité par exemple. La création d’un passeport Internet, afin que l’on ne puisse plus consulter ou mettre n’importe quoi en ligne sans s’identifier préalablement. Le début de la prophylaxie avant qu’il ne soit trop tard« .

L’an dernier, Eugène Kaspersky avait déjà soutenu cette idée. Interrogé par ZDNet Asia, le patron de l’éditeur antivirus avait estimé que « tout le monde devrait avoir à s’identifier, ou posséder un passeport virtuel. Internet n’a pas été conçu à l’origine pour un usage public, mais était destiné aux scientifiques et militaires américains« . Et pour les pays ne voulant pas participer à un tel projet ? Il suffit de les déconnecter.

« J’aimerais refaçonner l’Internet en y introduisant de la régulation : passeport Internet, police du web et accord international sur les standards à suivre. Et si certains pays s’y opposent ou n’y prêtent pas attention, il suffit de les débrancher« . Radical.

Sans aller jusqu’à soutenir la déconnexion des États récalcitrants, quelques parlementaires français se sont également prononcés en faveur d’une identification avancée des internautes français sur le web. En mai dernier, le sénateur Jean-Louis Masson avait déposé une proposition de loi visant à forcer les personnes privées qui ont une activité de publication en ligne – comme un blog – de divulguer de nombreuses informations personnelles.

Au mois d’août, son collègue Jean-René Lecerf (UMP) a également avancé une telle idée. Mais plutôt que d’évoquer un passeport spécifique à Internet, le sénateur a proposé d’ajouter à la carte nationale d’identité une puce qui contiendrait le moyen de s’identifier sur le réseau des réseaux. Au risque de mettre un terme à un certain anonymat sur le web, même de façade.

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