Ce n’est pas une surprise, seules les applications mobiles contrôlées et validées par Apple sont listées sur l’App Store. Cela exclut donc mécaniquement les logiciels ne respectant pas les conditions d’utilisation – réputées sévères – de la firme américaine, à commencer par les contenus pour adultes. Début avril, Steve Jobs lui-même avait expliqué qu’Apple ne souhaitait « pas aller dans cette direction« .
Jusqu’à présent, l’opposition affichée et assumée d’Apple aux contenus pornographiques ne s’était pour l’instant limitée qu’à l’univers des applications installables sur ses appareils mobiles. Or, la firme américaine a obtenu ce mardi un nouveau brevet de l’USPTO, le bureau américain des brevets et des marques. Numéroté 7 814 163, ce brevet s’intitule « Text-based communication control for personal communication device » (soit : contrôle de la communication reposant sur du texte pour un dispositif personnel de communication).
Dans la description du brevet, il est expliqué que les ordinateurs et les appareils mobiles ont conduit à une véritable explosion des communications basées sur l’écrit. Or, Apple souligne qu’il n’existe actuellement aucun moyen de surveiller ces messages pour s’assurer qu’ils sont bien appropriés. Apple évoque ainsi le cas d’un enfant qui recevrait des messages (intentionnellement ou non) dont le langage ne conviendrait pas.
À l’heure actuelle, le contrôle parental s’effectue en limitant certains accès ou en réduisant la liste de contacts. Ainsi, un parent peut interdire la connexion à de sites web dont le contenu n’est pas destiné à un enfant, ou limiter les échanges électroniques avec un nombre précis de personnes autorisées. Cependant, la firme américaine souligne que cela ne permet pas de prévenir le contenu des messages, même avec des personnes autorisées.
Le brevet d’Apple vise donc à corriger ces manques. Le filtre imaginé par la firme de Cupertino pourrait bloquer certains mots-clés (comme des jurons ou des termes du langage familier par exemple) ou obliger l’utilisateur à réécrire tout ou partie de son message si le programme détecte des erreurs de ponctuation, de grammaire ou d’orthographe.
La réaction d’Apple intervient à l’heure où plusieurs affaires de sexting ont été enregistrées ces dernières années. Fin 2009, une enquête menée par MTV avait interrogé plus de 1 200 personnes de moins de 24 ans sur leur pratique du SMS. 10 % des sondés ont alors reconnu avoir déjà envoyé des photos d’eux nus par Internet ou par mobile. Plus embêtant, 11 % ont également indiqué avoir partagé des photos intimes d’une autre personne, sans aucune autorisation. Une tendance apparue il y a quelques années et qui a parfois conduit à des accusations graves de pédophilie aux États-Unis.
Pour l’heure, il est difficile de savoir si le brevet déposé par Apple débouchera effectivement sur un filtre. Il est d’ailleurs fort probable que les mineurs, surtout dans la période adolescente d’ailleurs, affichent une certaine résistance face à la volonté parentale d’activer ce dispositif. Et surtout, ces derniers feront sans doute preuve d’une très grande ingéniosité et d’une remarquable inventivité pour contourner le système et continuer à s’envoyer des messages très personnels.
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