Après la Russie, Microsoft a décidé d’offrir les licences de ses logiciels aux organisations non gouvernementales et aux petits médias indépendants de 12 autres pays dans lesquels leur activité est étroitement contrôlée par l’Etat. Le soupçon de piratage y était parfois soulevé pour justifier la saisie des ordinateurs.

Le mois dernier, Microsoft avait dû réagir vite après la publication d’un article du New York Times qui rapportait que la filiale russe du géant informatique apportait son aide aux autorités à des fins de censure. Le journal expliquait qu’à plusieurs reprises, des ONG ou des médias indépendants russes opposés au régime s’étaient vus confisquer leurs ordinateurs, au prétexte fallacieux qu’ils étaient soupçonnés d’avoir contrefait le système d’exploitation Windows ou la suite Microsoft Office.

La firme de Redmond avait prétendu découvrir la situation (alors que d’autres articles plus discrets l’avaient déjà révélé dans le passé), et immédiatement annoncé son intention de faciliter l’octroi de licences gratuites aux associations et petits éditeurs de presse. Elle avait également lancé son « Programme d’Assistance Juridique aux ONG », pour les aider à prouver la légalité de l’utilisation de leurs logiciels.

L’affaire aurait pu en rester là, une fois le feu médiatique éteint, mais Microsoft a souhaité aller plus loin. Le New York Times rapporte ainsi que Microsoft prévoit d’étendre le même programme à 12 pays et plus de 500 000 ONG et médias indépendants. Il s’agit de 8 anciennes républiques soviétiques (Arménie, Azerbaïdjan, Bélarus, Kazakhstan, Kirghizistan, Tadjikistan, Turkménistan, Ouzbékistan), de la Chine, de la Malaisie et du Vietnam.

Un arrière-goût de lutte contre le communisme de la part de la société fondée par Bill Gates. Lequel en 2005 avait dit des promoteurs de logiciels libres et autres arts libres qu’ils étaient de « nouvelles sortes de communistes des jours modernes qui veulent se débarasser pour divers prétextes des incitations faites aux musiciens, aux réalisateurs de films et aux créateurs de logiciels« .

Aujourd’hui, même si l’idée de protéger la liberté d’expression des opposants politiques reste sans doute la première motivation de Microsoft, la firme fait d’une pierre deux coups. En offrant les licences de manière rétroactive et automatique, la firme dispense les organisations de devoir s’orienter vers les offres de logiciels libres, gratuits, qui pourrait les attirer. Elle lutte ainsi contre les deux formes de communisme détestées par Bill Gates.

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