Avec un chiffre d’affaires 2009 estimé à 580 millions d’euros, Facebook peut désormais avoir une influence certaine aux États-Unis et en Europe. Pour le réseau social, ce nouveau statut est évidemment très pratique. Cela lui permet d’agir au niveau local ou national afin de défendre son point de vue et surveiller la législation en cours, en particulier celle ayant trait à la vie privée et à la confidentialité des données personnelles.
Et quoi de mieux que le lobbying pour défendre ses idées ? Le site Market Watch rapporte justement que Facebook a dépensé 6 600 dollars (environ 4 700 euros) entre avril et juin de cette année pour combattre une proposition de loi de l’Etat de Californie. Le réseau social est évidemment très concerné, puisque son siège social est justement situé dans cet Etat, à Palo Alto.
Intitulée « Social Networking Privacy Act », cette proposition de loi vise à infliger des sanctions civiles contre les réseaux sociaux qui affichent l’adresse postale et le numéro de téléphone des utilisateurs âgés de moins de 18 ans. Le texte pose évidemment des difficultés pour le réseau social, puisque l’âge minimal pour s’inscrire sur le site est 13 ans.
À l’heure actuelle, le réseau social propose un formulaire pour signaler un enfant mineur. De plus, la politique de confidentialité du site explique que « les enfants de moins de 13 ans ne doivent pas s’inscrire sur Facebook ni nous fournir d’informations personnelles les concernant. Si nous apprenons avoir recueilli de telles informations personnelles d’un enfant de 13 ans, nous supprimerons ces informations dans les plus brefs délais« .
Pour les enfants de 13 ans jusqu’à leur majorité, Facebook met en avant la responsabilité parentale. « Nous recommandons vivement aux mineurs de 13 ans et plus de demander l’autorisation à leurs parents avant d’envoyer à quiconque des informations les concernant via Internet et encourageons les parents à sensibiliser leurs enfants aux pratiques d’utilisation d’Internet en toute sécurité« .
Cependant, il ne faut pas se leurrer. Les mineurs qui s’inscrivent sur Facebook n’ont certainement pas prêté attention à un tel avertissement. Et quand bien même ils l’auraient lu, qui peut croire un instant que ces adolescents demandent à leurs parents une quelconque autorisation pour interagir socialement avec d’autres personnes ?
Ce n’est pas la première fois que Facebook s’essaie au lobbying. Fin 2009, le Telegraph rapportait l’embauche d’équipes de lobbyistes pour infléchir le parlement européen et le congrès américain en matière de vie privée en ligne. Dans la mesure où ce réseau social reste une entreprise commerciale, il n’a absolument aucun intérêt à handicaper sa croissance. Au risque de perdre la confiance des utilisateurs.
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