L’arrivée des « labs » est loin de faire l’unanimité chez les associations chargées de défendre les intérêts des consommateurs. Voulus par la Hadopi, ils ont été présentés comme des « ateliers d’observation et de discussion en ligne et hors ligne » dont le rôle sera de « construire des propositions » avec l’aide de différents acteurs du secteur et experts indépendants. Une indépendance que conteste le président de l’UFC-Que Choisir.
Sur son blog, Alain Bazot s’est interrogé hier sur le véritable intérêt des six labs de la Hadopi, hormis une vaine quête de légitimité vis-à-vis de ses opposants. « En décidant de la composition des labs, Hadopi gardera la maîtrise des travaux, dont les conclusions risquent de ne pas trop ébouriffer l’industrie culturelle naturellement ! » a-t-il analysé. D’autant que la carotte budgétaire ne va rien arranger.
« Pour motiver les bonnes volontés, les labs seront dotés d’un budget alléchant d’un million d’euros, ce qui promet déjà d’arrondir significativement les fins de mois des experts sélectionnés – encore une bonne raison de rester objectif ! » a-t-il poursuivi. Cette approche est d’autant plus paradoxale dans la mesure où l’adoption à marche forcée de la loi a muselé le débat sur le téléchargement.
Même si l’UFC-Que Choisir n’a pas été contacté, Alain Bazot a rappelé que l’association ne participera pas à « cette parodie de démocratie participative » uniquement là pour « éviter de remettre en cause la politique du numérique actuelle. Ou de faire émerger quelques-unes des nombreuses alternatives existantes, comme la licence globale« .
Rappelons qu’au total, la Hadopi a mis en place six labs : réseaux et techniques ; économique numérique de la création ; usages en ligne ; Internet et droit ; éthique et société ; start up et business angels. Le labs réseaux et techniques, dont le « pilote-expert » devrait être connu avant la fin de l’année, pourra s’appuyer sur les travaux menés lors de la consultation sur les moyens de sécurisation.
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