Née des cendres de LimeWire, la version pirate du client P2P est déjà dans le collimateur des ayants droit. La RIAA, qui a d’abord suspecté les responsables de LimeWire d’être derrière le projet, a obtenu la fermeture du site web qui présentait le logiciel. Mais celui-ci continue de circuler très largement sur Internet.

Fin octobre, la justice américaine ordonnait à LimeWire de mettre fin à ses activités et de cesser la distribution de son logiciel peer-to-peer. Démarré en 2006, le procès opposant LimeWire à l’association américaine de l’industrie du disque (RIAA) aura reconnu la responsabilité de l’éditeur pour le piratage effectué par ses utilisateurs. Et cela, malgré une jurisprudence qui exige la démonstration d’une incitation au piratage. Ce que LimeWire ne faisait manifestement pas.

Mais l’univers du peer-to-peer est plein de ressources. Les actions judiciaires menées par les ayants droit conduisent souvent ce milieu à se réinventer et à se renforcer. La mort de Napster a accéléré la décentralisation des réseaux peer-to-peer et a multiplié les solutions alternatives. Indirectement, la pression anti-piratage a également développement les offres VPN, le streaming, les services d’hébergement et les sites de téléchargement direct

La fermeture de LimeWire a produit le même phénomène. Quelques jours après la décision de justice, une version revue et corrigée du logiciel est apparue sur le net. Intitulée LimeWire Pirate Edition, l’application s’est rapidement présentée comme l’héritier indirect de LimeWire. De nombreuses modifications ont alors été apportées, comme l’accès par défaut aux fonctionnalités de la version Pro de LimeWire.

L’émergence d’une alternative à LimeWire n’a évidemment pas amusé la RIAA. Après avoir passé quatre ans à poursuivre le client P2P, l’association américaine a d’abord accusé les responsables de la société LimeWire LLC d’avoir enfreint l’injonction prononcée par un juge fédéral. La RIAA a en effet suspecté d’anciens et / ou d’actuels membres de la société d’être derrière LimeWire Pirate Edition.

Dans un communiqué, une porte-parole de LimeWire a expliqué que la société « se conforme à l’injonction prononcée par le tribunal. Nous avons informé le tribunal que nous ne sommes pas impliqués dans la distribution de LimeWire Pirate Edition et n’avons pas utilisé le nom de Meta Pirate. Nous avons publié une mise en demeure à la société hébergeant LimeWire Pirate Edition« .

En conséquence, le site web qui hébergeait LimeWire Pirate Edition a fermé la page en question. Mais la riposte organisée sous la pression de la RIAA n’est guère allée plus loin. La diffusion du logiciel continue sur le net, en particulier sur des sites spécialisés comme The Pirate Bay. Et ces derniers sont autrement moins enclins à suivre les réclamations des ayants droit.

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