Depuis son arrivée en France en 2023, Temu, l’app chinoise de commerce à très bas prix, fait l’objet de nombreuses controverses : accusation de voler les données des utilisateurs, création d’une addiction et fourniture de faux produits, Temu accumule ces derniers mois les critiques. L’UFC-Que Choisir a donc décidé d’agir contre l’app.
Dans un communiqué de presse envoyé le 16 mai, l’association des consommateurs a annoncé porter plainte contre Temu « pour non-respect du DSA. » Le DSA est la réglementation européenne encadrant les pratiques internes des plateformes du web, en leur imposant notamment plus de transparence et de meilleurs outils pour la protection de leurs clients.
Or, selon l’association, Temu manquerait cruellement à ses obligations. « Temu ne garantit pas à ses utilisateurs un environnement en ligne sûr, prévisible et digne de confiance », assène-t-elle. « Ainsi, pour la toute première fois au titre du DSA, l’UFC-Que Choisir dépose plainte auprès de l’Arcom afin de faire cesser les infractions de Temu par rapport à la réglementation européenne. »
Levée de boucliers en Europe contre Temu
Le but de la manœuvre est de forcer le site à respecter ses obligations légales et à gagner en transparence. L’UFC-Que Choisir n’est pas la seule à agir : seize autres associations européennes de défense des consommateurs mobilisent « le DSA pour remédier aux dysfonctionnements » de l’app. Toutes estiment que la plateforme ne respecterait pas la réglementation européenne, et manquerait à ses devoirs de protection.
Les principaux faits reprochés sont les suivants :
- « Temu ne fournit pas une traçabilité suffisante des professionnels qui vendent des produits sur la plateforme », estime l’UFC-Que Choisir, « une infraction majeure, car les consommateurs doivent savoir à qui ils achètent et qui contacter en cas de problème » ;
- Temu n’expliquerait pas assez le fonctionnement de ses systèmes de recommandations, ce qu’elle est pourtant obligée de faire pour respecter le DSA ;
- Selon l’UFC-Que Choisir, « Temu ne fournit pas de hauts niveaux de sécurité aux mineurs en ne conditionnant pas l’accès au service à une vérification d’âge » ;
- Enfin, Temu est accusée « d’utiliser un certain nombre de techniques de manipulation, appelées ‘dark patterns’, notamment par l’utilisation de faux compteurs de temps ou en créant un prétendu stock limité créant un sentiment d’urgence. »
Temu assure accorder « une grande importance » à la plainte. L’entreprise promet de l’étudfier « avec la plus grande attention », tout en soulignant ses efforts pour ajuster ses services et les adapter en fonction des pays dans lesquels il fait des affaires.
« Nous travaillons en étroite collaboration avec nos vendeurs tiers, les autorités de régulation, les associations de consommateurs et les autres parties prenantes », ajoute-t-elle. « Nous nous efforçons de leur fournir un service sûr et fiable. » La balle est maintenant dans le camp de l’Arcom.
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