Mise à jour – la grande qualité des vidéos aurait dû nous mettre la puce à l’oreille. Les trois « reportages » se sont avérés être des teasers pour un livre à paraître le 9 décembre prochain.
C’est ce que révèle la quatrième vidéo mise en ligne sur le compte YouTube de FPC Production, qu’un lecteur nous a signalé.
Contacté par Le Monde, l’auteur a assuré que le message porté par les policiers restait le même. Les critiques envers la politique du chiffre voulue par le gouvernement restent donc plus que jamais d’actualité.
Sujet du 25 novembre – À rebours de la politique gouvernementale en matière de sécurité, des policiers se sont regroupés autour d’un collectif informel, FPC Production, pour dénoncer la logique répressive et la politique du chiffre en vigueur depuis 2007. Désirant « briser le silence« , le collectif a mis en ligne sur YouTube trois vidéos dans lesquelles plusieurs policiers témoignent anonymement.
La première vidéo s’intéresse aux conditions de la garde en vue en France. La première intervenante décrit notamment des locaux « insalubres« , tandis qu’un autre explique que « beaucoup de consignes [ont été] passées pour que les gardes à vue soient systématiques dans tout crime ou délit puni d’une peine d’emprisonnement« . Et cela, uniquement dans le but de présenter des chiffres censés démontrer la volonté de lutter contre la criminalité.
La deuxième vidéo aborde un sujet délicat au sein de la police, le suicide. Le collectif FPC évoque à ce sujet une moyenne de 50 suicides par an dans les effectifs de la police. L’un des témoignages évoque la pression quotidienne, les conditions de travail pénibles, les insultes ou encore les crachats comme autant de facteurs minant le moral des policiers.
La dernière vidéo traite de la politique du chiffre initiée par le gouvernement. Les critiques portent sur les quotas imposés par la hiérarchie, obligeant les policiers à procéder à des interpellations importantes, à systématiser les procès-verbaux contre les automobilistes ou à s’attaquer aux sans-papiers. « Les statistiques qui sont présentées aux médias sont ridicules, elles ne représentent rien du tout » tranche un policier.
D’après Le Point, la diffusion de ces trois vidéos (qui ont été vues plus de 30 000 fois pour la première et près de 20 000 fois pour chacune des deux suivantes) a conduit l’Inspection Générale des Services à ouvrir une enquête interne. Chaque vidéo rappelle en préambule que le devoir de réserve est « une règle coutumière interne » qui « ne figure pas explicitement dans les lois statutaires relatives à a la fonction publique d’État« .
Avec l’importance qu’a pris Internet au fil des années, le réseau des réseaux offre désormais aux policiers un moyen de communication sans précédent. En tant que média de masse, Internet rend désormais le devoir de réserve très difficile à appliquer.
Rappelons par ailleurs que la direction de la police nationale a rappelé à l’ordre ses effectifs, en demandant ux policiers dans une note de service diffusée cet été de faire preuve de retenue sur les réseaux sociaux et de respecter scrupuleusement leurs obligations déontologiques.
( photo : BY-SA Rama )
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