La signature mercredi dernier d’un protocole d’accord entre Google et Hachette n’a pas fait que des heureux rue de Valois. Le lendemain de l’annonce, le ministère de la culture et de la communication a publié un communiqué dans lequel Frédéric Mitterrand a manifesté son mécontentement de voir l’une des principaux groupes d’éditions faire cavalier seul avec le géant américain.
La réaction du ministre fut d’autant plus vive que l’ensemble de la filière est déjà en train de négocier un accord global avec Google. « Les questions de la numérisation et des droits des œuvres indisponibles font l’objet d’un travail commun entre l’ensemble des éditeurs, les auteurs et le ministère de la culture et de la communication dans le cadre des investissements d’avenir, afin de préserver au mieux les droits de la création, les intérêts économiques de la filière, y compris les libraires, et les attentes du public » était-il écrit.
Peu enclin à se faire court-circuiter, Frédéric Mitterrand a rappelé dans un entretien accordé samedi au Journal du Dimanche que la France doit « aller plus loin » afin de « rester maître du jeu » dans la protection de la filière. Pour cela, le ministre a défendu le principe d’un accord-cadre entre Google et l’ensemble des ayants droit français. De cette façon, chaque éditeur sera sur un pied d’égalité face à Google.
Frédéric Mitterrand craint en effet que les éditeurs de moindre envergure ne puissent pas défendre véritablement leurs intérêts face au géant américain. « Ce qui est une avancée pour les uns ne doit pas être perçu par les autres comme une source de division » a estimé Frédéric Mitterrand, rappelant que l’accord définitif entre Hachette et Google ne surviendra que dans six mois.
Un délai qui devrait permettre d’affiner l’accord passé entre Google et Hachette, pour éventuellement l’étendre à l’ensemble de la filière. « Il faut aller vite, car il serait dangereux de laisser la numérisation de notre patrimoine à un acteur unique. Dès le début de l’année prochaine, notre cadre se prêt » a assuré Frédéric Mitterrand. Et de rappeler que les investissements d’avenir sont là pour soutenir cette politique.
Ces investissements sont ceux que le gouvernement souhaite financer à travers le grand emprunt de 35 milliards d’euros. Dans cette somme, 4,5 milliards d’euros sont réservés au développement du numérique. Le « développement des nouveaux services, usages et contenus numériques » bénéficie d’une enveloppe de 2,5 milliards d’euros. Cela concerne notamment la numérisation des contenus et le financement de la bibliothèque numérique européenne, Gallica.
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