L’interdiction de TikTok est désormais levée en Nouvelle-Calédonie. C’est l’annonce qui a été faite ce mercredi 29 mai 2024 par le Haut-Commissariat de la République, qui représente l’État dans l’archipel français. Le retour à la normale pour l’application mobile a eu lieu 24 heures après la fin de l’état d’urgence, qui était en vigueur depuis le 15 mai.
« Pour faire suite à la fin des mesures d’état d’urgence sur le territoire depuis le mardi 28 mai 2024, l’interdiction de la plateforme TikTok a été levée », est-il simplement indiqué dans un communiqué. La formulation employée par le Haut-Commissariat maintient un lien entre TikTok et l’état d’urgence, bien que l’approche du gouvernement a changé entre temps.
À l’origine, la censure de TikTok en Nouvelle-Calédonie avait été décidée sur le fondement de la loi de 1955 relative à l’état d’urgence. Par la suite, une autre stratégie juridique avait été employée par l’exécutif : celle de la théorie des circonstances exceptionnelles. Cette disposition est plus ancienne, avec des racines plongeant au début du 20e siècle.
D’autres restrictions restent en place, comme le couvre-feu (18h-6h) sur tout le territoire, l’interdiction de se rassembler ou de vente d’alcool.
Une interdiction de TikTok censée contrer la désinformation et l’ingérence étrangères
L’interdiction du réseau social a été motivée officiellement pour contrer des ingérences étrangères. Paris a notamment pointé du doigt l’Azerbaïdjan par le biais du ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin. La plateforme aurait été ainsi, aux yeux du gouvernement français, une caisse de résonance pour de la désinformation qui a accentué les émeutes.
La décision de blocage a été rapidement contestée par des juristes, mais aussi attaquée devant le Conseil d’État — la plus haute juridiction de l’ordre administratif français. Les actions de la Ligue des droits de l’Homme, de La Quadrature du Net ainsi que de Néo-Calédoniens ont échoué en référé, sans toutefois que le fond du dossier soit tranché.
Dans son argumentaire justifiant son inaction, le Conseil d’État avait relevé l’assurance du gouvernement de lever cette mesure de blocage « dans de très brefs délais », et plus précisément dès la fin des troubles sur place. Un peu moins d’une semaine après l’arrêt du Conseil d’État, le gouvernement a matérialisé cet engagement.
Un relatif retour au calme est constaté dans l’archipel, d’après les médias et les témoignages locaux, bien que « les opérations de sécurisation de la population se poursuivent », selon le Haut-Commissariat. En particulier, des opérations de dégagement des voies de circulation sont toujours en cours, avec le retrait de carcasses et le démantèlement de barrages.
La censure de TikTok, prise pour contrer une plateforme prisée aussi par les indépendantistes pour défendre leurs vues, avait été en partie rendue inopérante en raison de l’intérêt croissant de la population pour les VPN. En effet, les réseaux privés virtuels ont été un moyen de passer entre les mailles du filet pour continuer d’accéder aux vidéos.
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