Avec plus de 520 000 livres électroniques listés sur le Kindle Store, Amazon dispose certainement d’une des librairies en ligne les plus garnies. De nombreux genres littéraires se côtoient dans les rayons virtuels de la boutique, permettant au lecteur d’enrichir sa bibliothèque numérique. Avec un marché estimé à 966 millions de dollars aux États-Unis, le livre électronique est un vecteur de croissance certain pour Amazon.
Même si pour cela, le site de commerce en ligne n’hésite pas à facturer des livres libres de droits récupérés sur le Projet Gutenberg, une bibliothèque en ligne proposant des ouvrages numérisés dont les droits ont expiré ou ont tout simplement été abandonnés. C’est ce que constate Rob Pegoraro sur son blog Fast Forward, en s’appuyant sur le témoignage d’une contributrice au Projet Gutenberg.
« Ils ont pris la version texte, dépouillé les en-têtes et les pieds de page contenant la licence, arrangé les phrases et accentué les titres de chapitre en gras » a expliqué Linda M. Everhart dans un courrier électronique. Un travail imparfait, puisque les légendes insérées par Linda M. Everhart ont été laissées dans la version du texte conditionnée par Amazon.
Plusieurs ouvrages libres de droits sont ainsi proposés à la vente sur le Kindle Store. Parmi les exemples relevés par Rob Pegoraro, nous retrouvons des prix allant de 0,99 dollar à 3,69 dollars. Et parce qu’Amazon souhaite conserver la maîtrise de cet environnement, les ouvrages sont proposés avec des mesures techniques de protection (DRM), indique le blogueur.
Pourtant, ces mêmes livres sont disponibles gratuitement et sans DRM sur le Projet Gutenberg. Démarré en 1971, le projet regroupe désormais pas moins de 33 000 documents libres de droits. Et le site ne se limite pas à la seule langue anglaise. Il est possible de dénicher des ouvrages en allemand, en italien, en espagnol, en italien ou encore en français.
Dans cette affaire, Amazon est dans son bon droit. Les ouvrages n’étant plus liés à une quelconque propriété intellectuelle, le site de commerce en ligne peut tout à fait les proposer à la vente. Et le Projet Gutenberg n’a aucune raison de s’y opposer, même si cela agace Linda M. Everhart au regard du travail réalisé pour ajouter un ouvrage à la bibliothèque.
« Si vous retirez la licence et toutes les références au projet Gutenberg, vous vous retrouvez avec un livre du domaine public. Vous pouvez faire ce que vous voulez avec » indique la page consacrée aux licences. Même le vendre. Mais si l’attitude d’Amazon n’est pas illégale, elle est en revanche beaucoup plus critiquable sur le plan éthique, dans la mesure où le site supprime systématiquement toute trace de la source.
On peut comprendre qu’un éditeur ou un site marchand souhaite vendre un livre libre de droits, lorsque celui-ci fait un effort de présentation, lorsqu’il ajoute une préface ou s’il ajoute des annotations. Or ici, Amazon se contente manifestement de piocher dans la bibliothèque de Gutenberg, en retirant simplement les références gênantes qui pourraient rediriger les lecteurs sur la bibliothèque libre.
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