Selon l’agence de presse indienne PTI, la ministre des télécoms du Bengladesh, Tarana Halim, a annoncé que trois géants américains du web, Facebook, Microsoft et Google, auraient accepté de regarder avec beaucoup plus de bienveillance les demandes de censure envoyées par le gouvernement, en conséquence d’une série d’attentats terroristes.
« Après d’intenses discussions avec Facebook, Google et Microsoft, il a été accepté qu’ils répondent aux demandes sous 48 heures », a-t-elle déclaré, estimant que les contenus extrémistes publiés sur Internet avaient un lien avec les attaques qui ont fait plus de 30 morts, dont certaines étaient revendiquées par une branche d’Al-Qaïda ou l’État islamique. Elles visent principalement des minorités religieuses, des blogueurs laïcs et des intellectuels.
8 000 arrestations en trois jours
Vendredi dernier, un employé de 62 ans d’un monastère ashram hindou a été massacré à la machette. Quelques jours plus tôt, un prêtre hindou âgé et un épicier chrétien avaient aussi été tués à coups de machette, tandis que la femme d’un policier anti-terroriste avait été poignardée et tuée par balle. Selon l’AFP, « son mari avait conduit plusieurs opérations contre des membres de l’organisation islamiste interdite Jamayetul Mujahideen Bangladesh (JMB) dans la ville de Chittaging (sud-est) » et à cette occasion, « ce sont cinq membres du JMB qui ont été tués [la semaine dernière] par la police, soupçonnés d’avoir été impliqué dans des meurtres ».
Lundi, la police du Bengladesh a annoncé 8 000 arrestations réalisées depuis ce week-end.
Le Bengladesh n’avait jusqu’à présent pas obtenu le soutien des géants américains du web dans leurs efforts de censure ou de surveillance d’internautes, qu’ils estimaient légitimes. En novembre dernier, le pays a fait bloquer Facebook, Messenger, WhatsApp, Viber, Line et Tango, pour des « raisons de sécurité ». La mesure était restée en vigueur pendant 22 jours. En 2012, il avait décidé de bloquer Youtube pour éviter la propagation du film controversé L’innocence des musulmans, très mal reçu dans les pays à forte culture musulmane.
On ne sait pas exactement ce que seront les mesures désormais acceptées par Facebook, Microsoft et Google, mais il est probable qu’elles s’approchent des initiatives prises en Europe avec les gouvernements occidentaux. Déjà depuis l’an dernier, Facebook accepte désormais de communiquer parfois certaines données d’utilisateurs aux autorités locales, ce qu’elle n’avait jamais fait jusqu’en juin 2015, comme le montrent ses rapports de transparence publiés tous les semestres.
Son dernier rapport montre qu’il a accepté de communiquer des données, et de censurer 4 contenus, à la demande de la Commission de régulation des télécommunications du Bangladesh.
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