Jusqu’à l’été 2010, la politique de Wikileaks vis-à-vis des documents confidentiels était fort simple. Depuis son lancement en 2006, le site web lanceur d’alerte avait toujours choisi de diffuser les informations en brut, sans effectuer le moindre contrôle a priori. Wikileaks croyait, à tort, que « l’intelligence collective » des internautes suffirait à trier et analyser ces contenus.
Les partenariats dressés avec les grands titres de la presse occidentale tendent évidemment à montrer le contraire. Le web, seul, n’est pas parvenu à être une caisse de résonance suffisamment audible pour attirer l’attention du grand public. Dans l’affaire des War Logs, Wikileaks s’est associé au Guardian, au New York Times et au Spiegel pour diffuser 91 000 documents militaires américains relatifs à la guerre en Afghanistan.
Devant le succès de l’opération, Wikileaks a renouvelé l’expérience avec une fuite composée cette fois de plus de 391 000 documents concernant la guerre en Irak. À nouveau, les trois quotidiens se sont impliqués pour traiter et trier cette masse d’information. Dernièrement, le site web s’est également appuyé sur la presse française (Le Monde) et espagnole (El Pais) pour publier 251 000 câbles diplomatiques américains.
Cette communication est évidemment loin de faire l’unanimité. En octobre, nous évoquions ainsi l‘article au vitriol rédigé par l’universitaire Antonin Grégoire, spécialiste des questions de sécurité et de terrorisme, qui accusait Wikileaks de privilégier la médiatisation plutôt que l’information. Manifestement, elle fait également débat au sein de Wikileaks, puisque d’anciens membres de Wikileaks, « fâchés » avec Julian Assange selon l’AFP, ont monté un projet concurrent.
Baptisé Openleaks, le site doit ouvrir ses portes prochainement. À la différence de Wikileaks qui a fait de la diffusion brute sa spécialité – du moins au début -, Openleaks veut présenter un profil plus responsable, moins controversé et moins centré autour d’une personnalité, en référence à Julian Assange, qui est devenu par la force des choses le visage et la voix de Wikileaks. Les informations reçues ne seront pas diffusées directement sur Internet, mais seront envoyées à des médias partenaires.
Pour l’heure, difficile de savoir comment Openleaks sélectionnera les médias « partenaires ». Néanmoins, il est très probable que le site ou le média concerné opérera un contrôle a priori des informations, notamment pour masquer l’identité de personnes menacées d’une façon ou d’une autre. Dans l’affaire des télégrammes diplomatiques obtenus par Wikileaks, une surveillance similaire est en place pour éviter de compromettre la sécurité d’autrui.
Par ailleurs, le journaliste suédois Jesper Huor nous a indiqué que la télévision suédoise SVT (Sveriges Television) a diffusé un documentaire (en anglais) intitulé WikiRebels. Il revient notamment sur l’histoire de Wikileaks, sur la controverse des fuites de documents confidentiels et sur l’arrivée prochaine d’Openleaks.org. Le documentaire dure un peu moins d’une heure.
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