Lors de sa première intervention après l’annonce de la dissolution de l’Assemblée nationale, Emmanuel Macron n’a pas seulement souhaité donner sa ligne politique pour les législatives anticipées. Il a également mentionné plusieurs chantiers en cours, lancés par son gouvernement.
Le président a ainsi déclaré qu’il souhaitait l’interdiction de l’accès au téléphone « avant 11 ans » et aux réseaux sociaux « avant 15 ans ». Pour envisager une telle mesure, Emmanuel Macron affirme s’appuyer sur un rapport remis au gouvernement fin avril.
Dans ce document d’une centaine de pages, il est préconisé de n’autoriser le téléphone portable qu’à partir de 11 ans. Passé 13 ans, les experts proposent de donner un smartphone sans accès aux réseaux sociaux, puis d’ouvrir cet accès à partir de 15 ans, uniquement sur des réseaux « éthiques », sans plus de détails autour de cette mention.
Toujours selon cette étude, 89 % des 13-19 ans possèdent un smartphone en France, ainsi que 35 % des 7-12 ans. Parmi les jeunes qui possèdent un smartphone personnel à l’âge de 10 ans et demi, l’âge moyen d’acquisition était d’environ à 9 ans et 8 mois.
Le rapport liste de nombreuses conséquences néfastes associées à l’utilisation des smartphones chez les plus jeunes : déficits de sommeil, manque d’activité, problèmes de vue, mais aussi accès à la pornographie, aux extrêmes, violences ainsi qu’un encrage des stéréotypes.
Emmanuel Macron a déclaré vouloir contrer ces risques avec un âge pour la majorité numérique, et donc l’interdiction des smartphones avant 11 ans.
Comment un gouvernement pourrait-il interdire le téléphone aux jeunes ?
Concrètement, il serait impossible de limiter définitivement l’accès aux smartphones pour les enfants. Le rapport recommande des mesures telles qu’une obligation de renseigner la date de naissance du client lors de l’achat d’un mobile et la souscription d’un forfait téléphonique. Tout comme pour les jouets, une étiquette « ne convient pas aux moins de 13 ans » devrait être ajouté sur les boites dans les magasins spécialisés.
Or, dans la pratique, rien n’empêcherait un adulte d’acheter un smartphone avant de l’offrir à ses enfants.
Quant aux réseaux sociaux, les grandes plateformes (Facebook, Instagram, Snapchat, TikTok) ne vérifient pas l’âge pas de leurs utilisateurs. L’hypothèse d’un recours à la pièce d’identité a été évoqué. Cependant, les risques sont pour l’instant trop grands : usurpation d’identité, vol des données, réutilisation des informations par les entreprises.
Les réseaux sociaux ne peuvent que devenir plus « éthiques », comme le recommande le rapport. Bonne chance.
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