Reporters Sans Frontières a ouvert ce mardi un site miroir de Wikileaks. L’ONG justifie sa démarche au nom du journalisme d’investigation, qui oblige parfois à obtenir de l’information « par des procédés en dehors de la légalité ». Reporters Sans Frontières rappelle également que la CEDH a récusé la notion de recel lorsque l’information est digne d’intérêt général.

C’est au nom du journalisme d’investigation que Reporters Sans Frontières a lancé ce mardi un site miroir de Wikileaks. L’organisation non gouvernementale spécialisée dans la liberté de la presse a expliqué dans son communiqué que la défense de « la liberté de circulation des informations sur Internet » et le « principe de protection des sources » sont deux éléments essentiels sans « lesquels le journalisme d’investigation ne peut exister« .

Conscient que « les documents révélés par Wikileaks et portés à la connaissance de grands médias d’information ont été obtenus par des procédés en dehors de la légalité« , RSF rappelle que la Cour européenne des droits de l’Homme (CEDH) « a récusé la notion de recel quand pouvait être invoqué l’intérêt général et le droit du public à être informé« .

Plusieurs personnalités politiques de premier plan en France et à l’étranger ont vivement critiqué la décision des cinq grands journaux occidentaux, dont Le Monde, de publier les quelques 251 000 télégrammes diplomatiques américains. « Le vol dans tous les pays du monde, c’est condamnable et le recel de vol c’est aussi condamnable » avait déclaré François Fillon au début du mois lors d’un déplacement en Russie.

RSF n’est pas la première organisation à soutenir Wikileaks au nom de la liberté d’expression. Certains médias ont suivi la même démarche à l’image du site miroir ouvert par le quotidien français Libération. « Nous avons choisi d’empêcher l’asphyxie de Wikileaks à l’heure où des gouvernements et des entreprises cherchent à bloquer son fonctionnement sans même une décision de justice » avait justifié le journal.

Actuellement hébergé en France, Wikileaks est dans le collimateur du gouvernement français. Éric Besson, le ministre en charge de la politique numérique du gouvernement, avait saisi le CGIET début décembre pour avis. Les conclusions, pour l’instant secrètes, du CGIET ont depuis été remises au ministère de Économie, des Finances et de l’Industrie. Selon Éric Besson, le dossier est désormais entre les mains du premier ministre.

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