À chaque élection, le même débat. Il y a d’un côté les pro-vote en ligne, qui sont convaincus qu’un site web ferait massivement augmenter la participation, et de l’autre ses détracteurs, qui ne jurent que par l’isoloir et sa garantie de voter librement. La question de la cybersécurité est aussi au cœur du débat, alors que le scrutin numérique semble inimaginable en France, qui vient à peine de dématérialiser la procuration.
Et pourtant, 2,5 millions de Françaises et de Français peuvent déjà voter en ligne. Depuis 2012, nos compatriotes de l’étranger inscrits sur une liste électorale consulaire peuvent voter par Internet, à condition d’avoir renseigné un mail et un numéro de téléphone. Le vote par Internet n’exclut pas la possibilité de se rendre en bureau, mais offre une plus grande liberté aux expatriés.
Des législatives en avance sur Internet
En France métropolitaine et dans les territoires d’Outre-mer, les élections législatives anticipées de 2024 ont lieu les 30 juin et 7 juillet.
Pour les Français de l’étranger qui souhaitent voter en ligne, le scrutin numérique a ouvert le 25 juin à midi (et se clôturera le 27 juin à la même heure). Le second tour suivra la même logique, avec une fenêtre raccourcie du 3 juillet 12 heures au 4 juillet 18 heures. Cette fenêtre plus grande s’explique par la coexistence de différents fuseaux horaires et la volonté d’inciter un maximum de ressortissants à voter.
Pour obtenir ses informations de connexion, il suffit de se rendre dans sa boîte mail. Quelques jours avant l’élection, le consulat envoie un identifiant par courrier électronique, qui servira à voter une fois, en son propre nom. Le mot de passe arrive par SMS, pour minimiser les risques de piratage.
L’identifiant changera au second tour, comme le mot de passe.
Visuellement, le site du vote par Internet est très simple (il a même un thème sombre). Une fois authentifié, il présente un parcours similaire à n’importe quelle commande sur Internet.
On choisit d’abord un candidat en cochant son nom (les programmes ne sont malheureusement pas en lien, il faut les consulter avant soi-même), puis on valide. La page suivante sert à vérifier qu’il ne s’agit pas d’une erreur, en affichant seulement le nom du candidat sélectionné.
C’est à l’étape 3 que la première authentification sécurisée intervient. Pour valider son vote, il faut saisir un code à six chiffres envoyé par mail. L’idée ici est d’éviter une fuite de données qui permettrait à une personne mal intentionnée de mettre la main sur plusieurs votes électroniques.
Enfin, la dernière étape consiste à récupérer un identifiant unique visant à prouver son vote. Le citoyen doit vérifier que le numéro renvoyé par les serveurs est bien celui envoyé par le navigateur. Il peut télécharger une preuve de vote, qui lui servira ensuite à vérifier que son vote électronique a bien été enregistré par le consulat dans son urne numérique.
Après la publication des résultats, cet identifiant unique permet aussi de savoir quand son vote a été comptabilisé pour s’assurer qu’il a compté.
Le vote électronique bientôt dans toute la France ?
Contrairement aux idées reçues, le vote en ligne existe bel et bien en France. Certains candidats, notamment de l’étranger, militent pour sa généralisation, même si cette idée est loin de faire l’unanimité. Le vote de 2,5 millions est considérable (même si la plupart votent encore dans les bureaux), mais n’est rien à côté de l’ensemble de la masse électorale présente en France. Le système actuellement employé serait sans doute difficile à mettre en place en France, d’autant plus que des technologies d’identité numérique, comme France Identité, existent.
D’ailleurs, il est étonnant de ne pas voir le vote numérique passer par France Identité ou France Connect, alors que ces technologies sont obligatoires pour la procuration ou l’accès au site des impôts. Peut-être qu’un éventuel test national, dans un futur plus ou moins proche, imposera une identité biométrique pour pouvoir voter en ligne.
Dimanche, lorsque la France aura voté, les bulletins par Internet seront recensés automatiquement, puis vérifiés par des êtres humains en charge de vérifier leur fiabilité. Les registres dans les consulats indiqueront que les personnes qui ont déjà voté en ligne n’ont plus le droit de voter dans les bureaux.
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