Alors que la presse s’est faite (à tort) l’écho de l’envoi de 100 000 mails aux internautes français accusés d’avoir mal sécurisé leur accès à Internet, le site Clicanoo.re spécialiste de l’actualité de l’Ile de la Réunion a interrogé les FAI locaux. Selon ce journal, aucun opérateur réunionnais n’a été saisi par l’Hadopi pour livrer l’identité de l’un ou plusieurs de ses abonnés.
« Pour le moment, Hadopi est en rodage. Elle s’intéresse uniquement à la métropole« , confie au site « un fin connaisseur du secteur des nouvelles technologies », qui ajoute que « les serveurs des fournisseurs d’accès ne sont pas sur le territoire métropolitain« , et qu’il est donc « compliqué de repérer les Internautes qui téléchargent illégalement » à la Réunion.
Le problème, en fait, se situe en amont de l’Hadopi. Pour agir, la haute autorité doit être saisie par les ayants droit, qui eux-mêmes ont mandaté la société nantaise Trident Media Guard (TMG) pour collecter les adresses IP des fraudeurs présumés sur les réseaux P2P. Pour n’envoyer à l’Hadopi que des lots d’adresses IP pertinentes et exploitables, ce prestataire doit faire le tri, et écarter celles qui ne sont pas françaises.
Pour ce faire, TMG applique des filtres qui ne conservent probablement que les adresses IP attribuées par le RIPE, l’organisation néerlandaise chargée d’administrer les plages d’adresses IP utilisées en Europe, au Moyen Orient et sur une partie de l’Asie. Puis il affine sa sélection pour conserver les adresses situées dans les plages d’IP déclarées en France. Or les adresses attribuées aux internautes de l’Ile de la Réunion ne figurent pas dans les plages du RIPE. Ce qui les place, au moins actuellement, hors du radar de TMG.
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