On ne sait pas encore si la loi Hadopi va soutenir la création en France, mais elle aura au moins aidé des services qui proposent des solutions plus rapides et moins exposées que le peer-to-peer pour les pirates. Alors que le portail Allostreaming a signé la plus forte progression sur Google en 2009, de nouvelles mesures montrent que les services de téléchargement direct ont le vent en poupe dans l’Hexagone.
L’organisme de statistiques ComScore a transmis à nos confrères du Figaro des informations sur l’audience française de MegaUpload. Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’elle se porte à merveille. Pour le mois de novembre 2010, pas moins de 7,4 millions d’internautes français se sont rendus sur l’hébergeur. Il y a deux ans et demi, en août 2008, MegaUpload n’attirait « que » 350 000 Français.
L’explosion de la popularité de MegaUpload ne s’est pas produite par hasard. Ce sont les débats parlementaires sur le piratage des œuvres culturelles numérisées sur Internet et les moyens de répression choisis pour y mettre fin qui ont poussé de nombreux internautes adeptes du téléchargement illicite à se détourner des réseaux peer-to-peer pour migrer sur des solutions moins exposées.
En effet, la société désignée pour collecter les adresses IP des internautes téléchargeant des fichiers piratés, TMG, ne peut pas intervenir sur les services de téléchargement direct ou de streaming. Ce n’est ni possible techniquement ni légalement. Nombreux sont les internautes à l’avoir compris, au regard des statistiques fournies par ComScore.
Le décollage de MegaUpload en France, entre août 2009 et novembre 2009, est survenu au moment même où les deux lois Hadopi ont été promulguées par Nicolas Sarkozy. En effet, la première l’a été le 12 juin 2009 et la seconde le 28 octobre 2009. Même des personnalités françaises téléchargent depuis cette plate-forme, à l’image de Thierry Lhermitte, pourtant actionnaire de TMG.
En mars 2010, une étude menée conjointement par le laboratoire M@rsoin et l’université de Rennes avait perçu cette évolution dans les usages. Si la part des utilisateurs sur les réseaux peer-to-peer comme BitTorrent a baissé, le nombre d’internautes optant pour des solutions techniques de piratage ignorées par la Haute Autorité, comme le streaming, le VPN, les newsgroups ou le téléchargement direct, a augmenté de 27 %.
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