Avec son nouveau look, Frédéric Lefebvre change aussi de discours. Habitué aux sorties médiatiques contre Internet, le secrétaire d’Etat à la consommation s’est réjoui de voir les ventes en ligne augmenter en 2010. Mais il veut les réguler, et demande au principal lobby de l’e-commerce de lui soumettre ses besoins…

Ancien meilleur ennemi du net lorsqu’il était encore le porte-parole de l’UMP, le nouveau secrétaire d’Etat à la consommation Frédéric Lefebvre s’est félicité mardi de la croissance des ventes sur Internet. La bonne nouvelle lui avait été apportée lundi par François Momboisse, le président de la Fédération du e-commerce et de la vente à distance (Fevad).

Selon cette dernière, les internautes auraient dépensé 31 milliards d’euros eu achats sur Internet en 2010, contre 25 milliards en 2009. Malgré l’épisode climatique neigeux qui a fait mauvaise presse à l’e-commerce dans les derniers jours avant les fêtes, la Fevad estime que les ventes pour la période de Noël devraient atteindre 6 milliards d’euros en 2010, contre 5 milliards l’année précédente.

Dans un communiqué, Frédéric Lefebvre a « tenu à saluer cette évolution des pratiques d’achat et a réaffirmé vouloir travailler avec la FEVAD pour favoriser un développement équilibré du e-commerce« .

Mais fidèle à ses accents d’antan, de méfiance à l’égard du net, le secrétaire d’Etat rappelle aussitôt, et en gras, « toute sa détermination à ce que le développement d’Internet et du e-commerce ne s’accompagne pas de pratiques qui seraient trompeuses pour le consommateur ou déloyales vis-à-vis du commerce traditionnel« . Il n’a pas précisé de quelles pratiques il pensait en particulier, mais il a demandé à la Fédération d’identifier elle-même les difficultés qui pourraient amener le gouvernement à « modifier la régulation du secteur de la vente en ligne« . Elle doit lui faire des propositions dans les prochaines semaines.

Au moins, on ne pourra pas accuser Frédéric Lefebvre de masquer l’influence des lobbys (qu’il connaît très bien) sur son ministère…

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