L’inscription de David Cameron sur Tinder ou la campagne sur les réseaux sociaux des partisans du remain n’auront pas suffi à infléchir le vote sur la sortie du Royaume-Uni de l’Europe : ce matin, de peu, le leave est passé. Et alors que nous sommes en train de voir un renouveau des campagnes politiques numériques, en France comme aux États-Unis, leur efficacité pour amener la population en âge de voter aux urnes reste encore à prouver.
Quoi qu’il en soit, des données qui nous ont été fournies par Linkfluence sur la période allant du 1er juin au 23 juin et qui ont exploré plus de 4 millions de publications tous réseaux sociaux confondus montrent que le camp du leave a mieux joué ses cartes sur la durée. Quand on compare sa présence sur le web social aux mentions concernant le vote remain, on s’aperçoit qu’il est en avance dès le début du mois et qu’il creuse son écart autour du 15 juin. À partir du 18, les mentions en faveur du leave l’emportent très nettement et ne sont rattrapées par le remain qu’au 23, soit la date du référendum.
Trop tard ? Ces données complètent celles de Google Trends détaillées ce matin, qui montraient par exemple une explosion des requêtes posant la question « Que se passe-t-il si nous quittons l’Europe ? » à une heure très tardive… bien trop tardive pour que les réponses apportées par les articles référencés par Google aient un quelconque impact sur le choix final. Dans un cocktail qui mêle incertitude et interrogations, les partisans de la sortie ont été plus mobilisés — ou mieux organisés — sur les réseaux sociaux, à tel point que dans les mots-clés les plus récurrents sur le mois de juin, le leave semble bien plus représenté. Les deux hashtags #voteremain et #strongerin cumulent un peu plus de 260 000 impressions, contre 660 000 impressions pour le seul #voteleave.
Ces informations, isolées, ne permettent pas d’expliquer l’issue du vote, mais elles montrent sans aucun doute que la stratégie numérique du camp leave a été plus efficace que celle du camp remain, malgré ses efforts pour toucher la jeunesse désintéressée par la politique.
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