Il ne s’agirait pas d’un piratage ordinaire, mais d’un acte de malveillance sur fond de vengeance. Mais pour les policiers et leurs proches qui sont victimes de la fuite, cela ne change pas grand chose : seul le résultat compte. Et le résultat, c’est la diffusion sur Internet des données personnelles non protégées d’environ 112 000 membres de la mutuelle générale de la police.
Révélée lundi par RTL, l’affaire démarre il y a tout juste quelques semaines quand un responsable d’agence de la mutuelle copie le fichier des adhérents et l’envoie sur le service de stockage à distance de Google. Nous sommes alors le 2 juin. Mais il faudra attendre trois semaines supplémentaires pour que la direction se rende compte de la gravité des faits, mette à pied le salarié et dépose plainte.
Qu’est-ce qu’on trouve, dans ce fichier ?
Des coordonnées des membres de la mutuelle (numéros de téléphone, adresses postales, adresses de courrier électronique), mais aussi leur identité. Sont concernés le personnel actif, mais aussi d’anciens policiers à la retraite et des proches. Mais pour consulter le contenu de ce document, encore faut-il mettre la main sur l’URL de Google Drive qui pointe dessus.
Or, il semble que celui-ci n’ait pas été vraiment partagé. « Je pense qu’il y a plus de peur que de mal », commente Benoît Briatte, le président de la mutuelle générale de la police, interrogé par Le Figaro. Et sans ce lien, impossible de tomber sur le fichier. Tout l’enjeu est donc de savoir si d’autres personnes ont connaissance de l’URL et, le cas échéant, ce qu’elles comptent en faire.
Un différend entre le salarié et sa direction à l’origine de la fuite ?
Dans ces circonstances, Google France a été contacté pour procéder sans tarder à la suppression de ce document sensible. D’après RTL, la firme de Mountain View serait en train de passer un coup de balai sur Google Drive pour retirer toute trace du fichier. Pour sa part, la mutuelle générale de la police « a ajouté un niveau de contrôle supplémentaire lorsque les salariés veulent accéder aux données des clients ».
Quant au salarié, « il ne nie pas les faits mais n’a pas expliqué sa démarche », note Benoît Briatte. Il semble à première vue que l’employé aurait agi parce qu’il n’aurait pas obtenu une prime qu’il jugeait visiblement avoir méritée. Une chose est sûre, promise ou pas, la perspective d’une prime s’est définitivement éloignée. Aujourd’hui, c’est le maintien ou non du salarié dans la société qui va se jouer.
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