Depuis la reprise de la Ligue 1, diffusée pour la première fois sur DAZN, les internautes sont nombreux à opter pour le piratage. On observe une hausse de l’utilisation des VPN pour regarder le football sur YouTube au Brésil. Un problème qui se repose ce 23 août avec le match PSG – Montpellier.

« Si vous voulez voir les matchs de L1 en bonne qualité, téléchargez un VPN gratuit au Brésil (j’ai VPN Lat sur iPhone perso), et allez sur la chaîne YouTube de CazéTV, qui ont les droits de diffusion de la Ligue 1 et plus. Je viens de tester, tout marche nickel ». Voilà ce qu’écrivait un internaute sur X (ex-Twitter) le 16 août, dans un tweet vu plus d’un million de fois.

Depuis la reprise de la Ligue 1, de nombreux internautes appellent au boycott de DAZN, à qui ils reprochent sa grille tarifaire. Pour regarder le football, un grand nombre d’entre eux ont fait le choix se tourner vers un moyen alternatif pour voir les matchs de foot. En quelques jours — au moment de la reprise de la Ligue 1 — le piratage a connu un boom inédit en France.

Ce problème est amené à se reposer régulièrement, en particulier lors des soirs de grosses rencontres. Ce vendredi 23 août, un match entre le Paris Saint-Germain et Montpellier est programmé à 20h45 au Parc des Princes. DAZN, évidemment, va proposer la retransmission via ses offres. Mais des internautes choisiront aussi un moyen détourné.

Une infraction via un VPN reste une infraction

Regarder le football depuis un pays étranger, en se servant du diffuseur local, est-il une bonne idée ? Cette pratique nécessite un rappel d’ordre juridique.

En France, il est tout à fait légal d’utiliser un VPN (ou réseau privé virtuel). C’est du moins exact à la condition que son emploi n’engendre pas une infraction. Or, il existe des finalités qui peuvent engager la responsabilité de l’internaute devant les tribunaux, si celui-ci est identifié et poursuivi.

Cela inclut la diffusion de contenus illicites et la violation des droits de propriété intellectuelle, nous indiquent les avocats Domitille Philippe et Fabrice Perbost, du cabinet Harlay Avocats. Or pour la France, c’est DAZN qui a récupéré les droits TV de la Ligue 1. Et une exclusivité qu’elle ne désire pas partager, en tout cas pas avec les VPN.

VPN loi
La justice ne sanctionne pas l’utilisation en tant quel l’emploi d’un VPN. Elle sanctionne les infractions qui sont commises avec. // Source : Numerama

On a la même limite avec l’usage d’un VPN pour voir les catalogues étrangers d’une plateforme de streaming. C’est une pratique répandue, mais qui enfreint les conditions d’utilisation de la SVOD. Le risque est de se « placer en situation de contrefacteur », nous avait dit Fatima Ghilassene, avocate en droit du numérique et de la propriété intellectuelle.

Les internautes se tournent vers le piratage

Reste que, malgré tout, des internautes se tournent vers ces canaux alternatifs. Cela se reflète dans l’intérêt de certaines récentes sur Google : des requêtes comme « IPTV », « VPN » et même « VPN Brésil » ont connu un engouement maximal parfois. Si la recherche du mot-clé « VPN » reste régulièrement haute, celle de « VPN Brésil » a connu un bond exceptionnel.

C’est la même chose pour « Telegram ». L’application mobile est devenue un moyen de consommer des contenus sans se soucier des droits de diffusion ou des abonnements auxquels souscrire. Ainsi, il a été constaté la présence de pas moins de 50 000 personnes suivant en direct le match PSG – Le Havre. Et cela, dans un seul groupe Telegram.

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La Ligue 1, via le Brésil. // Source : Capture d’écran

« Telegram semble être devenu un moyen de consommation normal des matchs de foot. Et notamment pendant les vacances sur son tél », suggère le journaliste Vincent Glad. Le total des visionnages pirates sur Telegram est par ailleurs probablement plus élevé, en raison d’une audience fragmentée en autant d’autres groupes sur l’appli.

Face à ces usages en mutation, la lutte contre le piratage se poursuit et s’adapte. Peu avant la reprise de la Ligue 1, on apprenait de la part de la Ligue de football professionnel le blocage de plusieurs sites de streaming et de services d’IPTV majeurs, sur ordre du tribunal judiciaire de Paris. Avant cela, d’autres jugements semblables ont déjà été prononcés.

Mais la politique anti-piratage n’est toutefois pas aidée par une offre légale jugée inaccessible ou, en tout cas, trop cher. « DAZN aura beaucoup fait pour le développement du piratage sportif sur Telegram », notait Vincent Glad. Et le journaliste Daniel Riolo ajoute un tacle : « La LFP et DAZN sont devenus les promoteurs du piratage. »

(mise à jour pour inclure le cas du match PSG-Montpellier)

Source : Montage Numerama

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