La tension monte entre les fournisseurs d’accès à Internet et les principaux éditeurs de services en ligne. En effet, les premiers reprochent aux seconds de ne pas participer au financement de la bande passante, alors qu’ils sont la source d’un trafic toujours plus important. Les opérateurs de télécommunications souhaitent donc rééquilibrer le modèle économique qui les lie avec les fournisseurs de contenus.
Dernièrement, c’est le fournisseur d’accès à Internet norvégien Telenor qui a décoché une salve de critiques contre les éditeurs de services en ligne. Interrogé par le quotidien économique Dagens Næringsliv,un cadre du FAI a expliqué qu’un site comme YouTube consomme trop de bande passante. Il plaide donc pour une compensation à hauteur du trafic consommé.
D’après lui, « le régime de diffusion des contenus est gratuit pour l’expéditeur et cela doit être changé. Pour les fournisseurs de contenus, cela signifie qu’ils devront payer pour mettre du contenu en ligne, peu importe le volume de donnés envoyées« . Si un tel régime se met en place, le FAI pourra assurer autant que possible une qualité de service afin que l’utilisateur final accès correctement aux contenus.
Une telle évolution pourrait avoir des conséquences non négligeables sur la neutralité du net. C’est d’ailleurs ce qu’a relevé le conseil norvégien des consommateurs, une agence gouvernementale indépendante. Selon ce conseil, la proposition de Telenor sur la consommation de la bande passante remet en cause la signature par le FAI d’une charte (.pdf) portant sur la neutralité des réseaux.
« Il semble que Telenor a oublié que sans les contenus, les personnes n’auront pas besoin d’un accès à Internet. Dans le même temps, c’est précisément des innovations telles que YouTube ou les services de WebTV qui poussent les gens à payer davantage pour de la bande passante supplémentaire » a analysé Thomas Nortvedt, l’un des membres du conseil norvégien des consommateurs.
En France, l’idée d’une facturation en fonction du trafic généré fait également son chemin. L’an dernier, lors du DigiWorld Summit 2010, le directeur général d’Orange a défendu le principe d’une contribution financière des géants du web revue à la hausse. Cette participation serait calculée en fonction de leur consommation en bande passante. « L’utilisation du réseau doit faire l’objet d’une tarification« , avait-il lancé.
Free est également favorable à ce principe. Le directeur Maxime Lombardini avait précisé que seuls les plus gros éditeurs seraient concernés. Ces derniers « se comptent sur les doigts des deux mains » avait-il expliqué lors du colloque sur la neutralité du net.
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