De la prison ferme pour le principal prévenu et du sursis pour ses deux comparses. Tel est le verdict rendu jeudi par le tribunal correctionnel de Créteil dans une affaire de « swatting » qui avait provoqué l’intervention de la police chez un particulier alors qu’il faisait une partie de jeu vidéo. L’homme avait été victime d’un mauvais canular en 2015 qui l’avait fait passer pour un meurtrier.
Les faits remontent au mois de février de l’année dernière.
Alors qu’il diffuse sa partie de DayZ sur Twitch, qui est le service de retransmission en streaming de parties de jeux vidéo appartenant à Amazon, Bibix — c’est son pseudo — se fait interpeller en direct devant les yeux ébahis de ses spectateurs. Sans surprise, il est menotté par les forces de l’ordre, ainsi que sa compagne, avant d’être conduit en garde à vue pour éclaircir ces accusations de meurtre.
Bien vite, on finit par se rendre compte que l’intervention de la brigade de protection des mineurs, alertée par un coup de fil anonyme, n’a servi à rien. Il ne s’agissait que d’un stupide canular téléphonique. Stupide, mais avec des conséquences lourdes pour la victime : en effet, Bibix a été contraint de déménager car son adresse a été rendue publique sur Internet. Les coordonnées de ses parents également, y compris leur numéro de téléphone.
Ces farces sont appelées « swatting », parce qu’elles sont apparues aux États-Unis. Elles désignent les canulars qui provoquent l’intervention de la police ou des services de secours alors qu’il n’y a aucun péril immédiat. Son nom fait référence aux unités d’élite de la police américaine (SWAT). Certaines de ces fausses alertes ont impliqué des joueurs qui diffusaient en direct leur partie.
Dans l’affaire française, les magistrats ont condamné à deux ans de prison ferme l’auteur principal du canular, également inculpé pour recel car des codes bancaires usurpés avaient été utilisés. Quant aux deux autres, ils écopent d’une peine avec sursis de six mois pour l’un, dix-huit mois pour le second pour recel, à la suite du partage du partage de la vidéo sur Internet. Tous sont des adolescents, note Le Parisien.
Face au phénomène du « swatting », la police nationale a rappelé que des conséquences judiciaires lourdes peuvent survenir pour ceux qui se lancent dans genre de blague. Sur le plan pénal, l’auteur d’une fausse information peut être condamné à deux ans de prison au maximum et à verser une amende dont le montant peut atteindre 30 000 euros. L’article 322-14 expose ainsi que :
« Le fait de communiquer ou de divulguer une fausse information dans le but de faire croire qu’une destruction, une dégradation ou une détérioration dangereuse pour les personnes va être ou a été commise est puni de deux ans d’emprisonnement et de 30 000 euros d’amende ». Ce tarif s’applique aussi quand le canular provoque l’intervention inutile des secours.
L’article 226-10 comprend aussi des dispositions permettant de faire condamner l’auteur d’un « swatting ». Le plafond des peines prévues est nettement plus élevé, puisque la peine de prison grimpe à cinq ans et l’amende atteint 45 000 euros.
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