Vous souvenez-vous de la très belle et très relayée mobilisation autour de la campagne It gets better ? Les États-Unis sont alors traversés par une importante vague de suicides de jeunes adolescents gays et face à cela, associations, célébrités et entreprises se lient et inventent le phénomène viral « It gets better » — littéralement, ça ira mieux.
Des milliers de vidéos voient alors le jour où des adultes LGBT — mais pas seulement, des hétérosexuels ont également participé — s’adressent directement aux adolescents qui les regardent depuis leur navigateur : ça ira mieux. Car dans nos sociétés, un adolescent LGBT est assommé par les questions, les inquiétudes et surtout la solitude des minorités invisibles. Or lorsqu’il cherche des réponses, grâce au web, il peut en trouver.
Cela peut sembler mince, mais avant Internet, les homos n’apprenaient du monde que ce que leur entourage — souvent hétérosexuel, c’est statistique — leur en disait. Autant dire que les questions que se posent un jeune homo restaient longtemps au fond de sa mémoire. Avec parfois des dangers : avant le web, il était par exemple très dur d’informer les jeunes gays sur le SIDA, ou en tout cas très dur pour eux d’aller se renseigner.
Aux États-Unis comme en France, ni l’homophobie, ni la peur d’être soi-même n’ont disparu grâce au web. Néanmoins aujourd’hui, les gays ne sont plus seuls. Où qu’ils soient, du Castro au fin fond de la Creuse, ils peuvent trouver de l’aide et parfois simplement les pairs dont ils ont désespérément besoin pour grandir et s’assumer. En somme, le web est le plus grand bar gay du monde, où l’on se console, se rencontre et on se promet que ça ira mieux demain, dans un monde plus libre.
Bien que minoritaires, les LGBT ont désormais leur meilleur allié, Internet
Mais le web ne diffuse pas que des messages de paix et d’amour, évidemment. Pas question de faire preuve d’un angélisme total face à l’homophobie qui, parmi de nombreux discours de haine, reste très et trop présent sur la toile. Seulement, lorsqu’un inconnu insulte les homos au PMU du coin, vous aurez bien du mal à le poursuivre en justice pour un propos qui s’efface aussitôt qu’il est prononcé. Sur le net, c’est très différent.
Certes, Twitter et Facebook ne sont pas assez rigoureux pour réagir aussi vite qu’on l’aimerait parfois, mais si demain un internaute met en ligne un message ou un site répugnant et appelant à la violence envers les homosexuels, il devient beaucoup plus facile de le prouver, de trouver l’identité du coupable, et de le poursuivre pour le faire condamner. L’homophobie existe sur Internet, mais la justice y existe aussi, parfois davantage que dans la « vraie vie ».
Soutenir, punir, mais surtout et enfin vivre ensemble, c’est ce que le web permet aux nouvelles générations de LGBT qui s’échangent des stickers friendly sur Facebook, se rencontrent, se parlent, se mobilisent et vivent leur vie un peu différente de la majorité dans la tranquillité de savoir qu’ils ne sont pas tout seul.
Même quand les LGBT sont attaqués, comme à Orlando récemment, il y a les réseaux sociaux dans lesquels les messages de soutien fusent. Bien que minoritaires, les LGBT ont désormais leur meilleur allié, Internet.
Ce n’est peut être pas une révolution, ça n’empêche pas les attentats, ni la bêtise humaine, mais nous ne sommes plus jamais seul.
Trop d’enfants ont mis fin à une vie à peine entamée à cause de cette solitude dans la différence. Continuons de dire que ça ira mieux, que vous n’êtes pas seul. Le web est là pour ça, pour chacun, mettons le meilleur de nous même à perpétuer cette tradition vertueuse.
Et excellente marche des fiertés à toutes et à tous !
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