Tandis que le président Hosni Moubarak se maintient toujours au pouvoir, la situation se décante progressivement sur le terrain des télécommunications. Après cinq jours d’interruption, l’accès à Internet est en train d’être partiellement rétabli en Égypte. Depuis ce matin, les internautes égyptiens peuvent ainsi de nouveau surfer sur le réseau des réseaux.
« Pour l’instant, nous n’avons pas eu de nouvelles nous faisant part de sites encore bloqués. La connexion semble par contre un peu lente, mais c’est sans doute parce que tout le monde est en train de se reconnecter » a commenté Lucie Morillon, la responsable nouveaux médias à Reporters Sans Frontières. De son côté, la société Cedexis a indiqué que le trafic avait repris « à 100 % vers 9h50« .
La décision de couper tous les accès avait été prise en fin de semaine dernière. Au départ, les autorités espéraient asphyxier les protestations en empêchant les manifestants de communiquer sur les réseaux sociaux. Des filtres bloquaient l’accès à des sites comme Facebook, YouTube ou Twitter. Sans succès, notamment grâce aux VPN et aux proxys, le gouvernement avait changé de stratégie en déconnectant le pays.
Les efforts du gouvernement égyptien de contrer les manifestations en coupant Internet n’ont visiblement servi à rien. Lors du rassemblement de mardi, surnommé la « marche du million », des centaines de milliers d’Egyptiens sont quand même descendus dans la rue pour exiger le départ de Hosni Moubarak et pour clamer haut et fort leurs revendications sociales.
Le régime aura également poussé les activistes à trouver des parades pour contourner le blocage du net. Le groupe suédois Telecomix s’est intéressé aux radios amateurs, tandis que le fournisseur d’accès à Internet associatif French Data Network a proposé une ligne téléphonique analogique. Même des firmes comme Google et Twitter ont apporté leur concours en proposant un service novateur.
La manière dont l’Égypte a coupé puis remis l’accès à Internet rappelle le scénario tunisien. En janvier, le rétablissement du net avait été décidé par Ben Ali, le président déchu, la veille de son départ. Ben Ali avait bloqué Twitter, YouTube et Facebook dans l’espoir de mettre fin aux protestations. Après une grosse manifestation, il avait finalement levé le filtrage du net.
Mais ça n’a rien changé, et le lendemain soir il quittait le pays.
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